Marc Bibeau nie être responsable des délais
L’ex-argentier libéral Marc Bibeau soutient qu’il n’est pas responsable des délais encourus dans le cadre de l’enquête Mâchurer sur le financement politique libéral, comme l’avait laissé entendre le grand patron de l’UPAC, Robert Lafrenière. Jeudi, ce dernier avait révélé que des négociations avaient lieu depuis 2013 pour faire débloquer une requête de type Lavallée qui a retardé l’enquête. Ce type de requête permet de protéger la confidentialité des communications entre un avocat et son client.
Une mésentente au sujet de cette requête s’est toutefois rendue jusqu’à la Cour suprême, qui a refusé d’entendre l’appel des avocats de Bibeau en février dernier. Il a donc fallu plus de trois ans avant que les policiers de l’UPAC aient accès à certains serveurs informatiques saisis lors de la perquisition qui a eu lieu en 2013 aux locaux des firmes Schokbéton et Beauward à SaintEustache.
Dans une déclaration envoyée à notre Bureau d’enquête, l’avocat de ces entreprises se défend. «Prétendre que M. Bibeau ou ses avocats sont responsables des délais encourus dans l’enquête Mâchurer est carrément faux», écrit l’avocat Jean-Philippe Groleau.
Il dit que la requête Lavallée a été présentée par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).
DIFFÉREND SUR LE RÔLE DE L’UPAC
Les serveurs informatiques saisis avaient été mis sous scellés pour protéger le secret professionnel entre avocats et clients. Deux des collaborateurs de Bibeau sont une avocate et un notaire qui bénéficient de cette protection juridique.
Me Groleau indique qu’ils ont toujours collaboré avec le DPCP en répondant avec «diligence» à ses demandes.
«Nous avons cependant eu une mésentente avec eux sur un point du protocole Lavallée: est-ce que le corps policier qui a effectué la saisie devrait avoir un rôle à jouer dans le cadre de la protection du secret professionnel d’une personne sous enquête?», note l’avocat.
Les tribunaux n’ont finalement pas accepté la position défendue par les avocats de Bibeau.