Le père du terroriste de St-Jean cherchait de l’aide
M. Rouleau a fait tout son possible pour aider son fils
SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU | (Agence QMI) Le père de Martin Couture-Rouleau est persuadé que si le système de santé avait pris son fils en charge, il n’aurait jamais commis l’attentat qui a coûté la vie à l’adjudant Patrice Vincent le 20 octobre 2014 à SaintJean-sur-Richelieu.
Le coroner chargé de faire la lumière sur la mort du jeune homme qui s’était radicalisé vient de terminer son rapport.
C’est avec émotion que le père de Martin Couture-Rouleau a accepté de commenter le rapport du coroner chargé de faire la lumière sur le décès de son fils.
«Je craignais pour lui, a-t-il raconté, pris par l’émotion. [...] Mon fils, je le connais. J’ai vu son changement, j’ai vu ses amis s’en aller.»
DÉPRESSION
M. Rouleau a tout fait pour aider son fils qui s’est radicalisé à la suite d’une dépression, a noté le coroner. Il s’est tourné vers le CLSC, des ressources en santé mentale et la clinique externe de psychiatrie. Mais son fils disait qu’il n’avait pas besoin d’aide.
«Personne ne l’a aidé, ils ne voulaient pas. [Ils disaient] “il n’a rien”», a témoigné M. Rouleau.
Le matin du 20 octobre 2014, Martin Couture-Rouleau a quitté la résidence de son père en ne laissant rien paraître de son sinistre plan. Il a heurté mortellement l’adjudant Patrice Vincent dans le stationnement d’un centre commercial de SaintJean-sur-Richelieu et a été pris en chasse par les policiers.
Durant la poursuite, Couture-Rouleau avait téléphoné au 911 pour dire qu’il agissait au nom d’Allah.
Après avoir fait une sortie de route, l’homme de 25 ans a ensuite été abattu par les agents, qu’il avait menacés avec des couteaux.
Son père suivait les nouvelles en direct. «Il m’a passé un frisson, dit-il. Le char, je le regardais à l’envers et je me disais “ce charlà, il devait être dedans”.»
« PROPOS DÉLIRANTS »
Le coroner André-H. Dandavino a écrit dans son rapport que «Martin Couture-Rouleau présentait des propos délirants, son père manifestait sa grande inquiétude face à la dangerosité de son fils et malgré de nombreux appels à l’aide, il n’a pas pu être évalué par un médecin psychiatre».
En entrevue avec TVA Nouvelles, le père reconnaît qu’il aurait voulu qu’on force son fils à être soigné.
«Je n’aurais pas perdu mon gars, M.Vincent serait en vie», a déploré l’homme, étranglé par les sanglots.
Dans son rapport, le coroner recommande que les protocoles d’intervention auprès des personnes présentant des signes de radicalisation soient améliorés et qu’automatiquement, ces patients soient évalués par un psychiatre.
« Je craignais pour lui. [...] Mon fils, Je le connais. J’ai vu son changeMent, J’ai vu ses aMis s’en aller. » – M. Rouleau