Un tueur pourra être libéré sept ans plus tôt
Isaac Renquinha a assassiné la mère de ses deux filles de façon atroce en avril 2001
Un jury vient de permettre à un meurtrier qui a tué son exconjointe de façon atroce de sortir de prison sept ans plus tôt que prévu.
Isaac Renquinha est dorénavant admissible à une semi-liberté ainsi qu’à des sorties sans escorte dès maintenant, a tranché un jury de neuf femmes et trois hommes hier.
Quant à sa libération conditionnelle totale, le détenu pourra l’obtenir en novembre 2019. Initialement, cette étape de sa peine n’était prévue que pour 2026.
La décision finale reviendra toutefois à la Commission des libérations conditionnelles du Canada.
«M. Renquinha est très satisfait de la décision. Il prend chaque petit pas pour un gain», a commenté son avocate, Me Sandra Brouillette.
L’homme de 48 ans purgeait une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans pour avoir assassiné la mère de ses enfants, le 24 avril 2001.
Pierrette Charette est décédée des suites d’une hémorragie massive, causée par un imposant vibrateur.
Renquinha venait d’apprendre que son ex-conjointe fréquentait un autre homme et il a voulu lui donner une leçon qui s’est avérée fatale.
Les deux filles de 5 et 9 ans du couple se trouvaient dans la résidence lors du drame.
RÉVISION JUDICIAIRE
Depuis deux semaines, le meurtrier prenait part au processus de révision judiciaire. Cette procédure a été abolie par le gouvernement Harper en 2011, mais tous les meurtriers ayant commis leur crime avant cette date y ont toujours droit.
Une femme amoureuse du tueur a témoigné cette semaine pour dire qu’elle était prête à l’accueillir chez elle à sa sortie de prison.
Il a lui-même témoigné pendant plus d’une journée pour expliquer au jury le cheminement qu’il a fait depuis qu’il est détenu.
Emprisonné depuis 16 ans, Isaac Renquinha aurait souhaité pouvoir quitter le pénitencier dès que possible. C’est ce qu’avait plaidé son avocate jeudi, au palais de justice de Saint-Jérôme.
La Couronne estimait quant à elle que le détenu devrait purger au minimum 22 ou 23 ans avant d’être admissible à une libération conditionnelle.
Après moins d’une journée de délibérations, le jury a coupé la poire à 18 ans et demi. «Le calcul des délais leur appartient. Ce que nous avons fait était une suggestion», a déclaré Me Aryanne Guérin de la Couronne.
PRIVÉES DE LEUR MÈRE
Plus tôt cette semaine, sept membres de la famille de la victime ont écrit des lettres à l’intention des jurés pour leur faire part des conséquences que le crime a eues sur eux.
«Je me bats pour la femme qui ne méritait aucunement une mort violente, sauvage. Je me tiens debout pour elle, elle qui aurait dû voir ses enfants vieillir, réussir», a écrit la fille cadette de la victime.
«Notre père nous a privés de notre mère jusqu’à la fin de notre vie», a quant à elle insisté la fille aînée du tueur.