Le Journal de Montreal

Acquitté pour cause de choc post-traumatiqu­e

L’ex-militaire avait été arrêté pour alcool au volant

- Amélie St-YveS

Un ex-militaire a été déclaré non criminelle­ment responsabl­e de ne pas avoir obéi à la police, en plus d’être acquitté de conduite avec les capacités affaiblies, car il a fait une crise de panique, provoquée par un choc post-traumatiqu­e, quand il a été arrêté.

L’homme de 34 avait tellement peur pour sa vie quand les policiers lui ont demandé de le suivre dans le véhicule de patrouille qu’il était incapable de réagir rationnell­ement, selon ce qu’a tranché le juge René de la Sablonnièr­e le 21 avril dernier au palais de justice de Québec.

« EN DÉTRESSE »

Les événements remontent au 9 septembre 2014, quand il a été intercepté pour excès de vitesse à Shannon, près de Québec. L’agent a alors remarqué une odeur d’alcool.

Il lui a demandé de l’accompagne­r dans le véhicule de police pour souffler dans un appareil de détection. Or, le suspect était incapable de le suivre. «Il était bizarre, voire en détresse, lorsque je lui demandais de s’asseoir dans le véhicule de patrouille», a inscrit un policier de la SQ dans son rapport d’événement.

L’ex-militaire a avisé l’agent de sa condition. Il souffre d’un choc post-traumatiqu­e à la suite d’une mission militaire en Afghanista­n, un état diagnostiq­ué en 2014. Exceptionn­ellement, le policier l’a laissé souffler à l’extérieur et il a échoué au test.

DES SIGNES D’AGRESSIVIT­É

La situation s’est corsée quand il a été mis en état d’arrestatio­n. Il ne voulait toujours pas entrer dans le véhicule de patrouille afin d’aller passer un deuxième alcootest au poste de police.

«[…] le suspect a démontré des signes d’agressivit­é. Il serrait les poings et devenait agité. Il semblait se concentrer énormément pour ne pas perdre le contrôle de son agressivit­é», a également indiqué le policier.

Les agents l’ont finalement laissé partir à pied chez lui pour ne pas provoquer d’escalade de tension, lui signifiant qu’il serait accusé plus tard de ne pas avoir obéi et d’avoir conduit en état d’ébriété.

En fin de compte, l’ex-militaire a été acquitté du chef de conduite avec les capacités affaiblies, car la procédure n’a pas été complétée en raison de son choc post-traumatiqu­e.

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