La prison à vie pour un meurtre « sordide »
Réal Savoie avait reconnu avoir tué Sonia Raymond
NEW CARLISLE | Réal Savoie, le meurtrier de Sonia Raymond, écope de la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 22 ans. C’est près du maximum que prévoit la loi pour un meurtre au second degré.
En recevant sa sentence, Réal Savoie est demeuré muet. Il n’a pas voulu s’adresser aux proches de la victime avant de prendre le chemin du pénitencier.
Son avocat, Me Marcel Guérin, a indiqué que l’homme regrettait ses gestes, mais n’avait pas la force de faire face aux proches de Sonia Raymond. La tête basse, il a quitté le banc des accusés devant une salle comble.
En juillet 1996, Réal Savoie a rencontré Sonia Raymond sur une plage de Maria, en Gaspésie. Après que la victime eut refusé ses avances, Réal Savoie est allé chercher un couteau dans on camion et lui a donné deux coups à la gorge.
Il n’a été accusé qu’en 2014, après une opération de type Mr. Big, où les policiers inventent un scénario pour faire avouer un crime.
Il a plaidé coupable en début de semaine alors que son procès était commencé depuis plusieurs semaines.
Le juge Louis Dionne a imposé une peine de prison à vie sans possibilité de sortie avant 22 ans. Il a qualité le crime de «sordide».
MARQUÉS AU FER ROUGE
Les représentations sur la peine ont été chargées d’émotion hier, alors que la soeur, le frère et l’ancien conjoint de Sonia Raymond ont raconté, le coeur gros, comment cette tragédie les a marqués au fer rouge.
La soeur de la victime, Céline Raymond, a avoué que pendant 20 ans durant, la souffrance et l'incompréhension de cette violence ont fait des ravages dans sa famille. Elle a rendu un vibrant hommage à sa soeur, qui «a écrit paix et amour sur le parchemin de sa vie».
Son frère, Guylain, a quant à lui lancé un message d’espoir aux familles qui se trouvent dans la même situation. Il leur a dit de faire confiance au travail des enquêteurs qui cherchent à faire la lumière sur les crimes non résolus.
Marco Normandeau, l’amoureux de Sonia de l’époque, n’a pu retenir ses larmes en racontant à quel point il aimait cette femme, qui le rendait si heureux.
L’homme dépité n’a cependant pas voulu clore ce chapitre sous le signe de la vengeance. S’adressant à Savoie, il lui a dit espérer qu’il retrouve la lueur et l’innocence d’un enfant qui sommeille peutêtre encore en lui.