Un homme arrêté avec un drapeau de l’ÉI et un fusil dans sa voiture
L’enquête tente de déterminer si le suspect envisageait de commettre un attentat
PARIS | (AFP) Un islamiste ayant prêté allégeance aux djihadistes de l’État islamique a été arrêté en France près d’une base militaire hier, au dernier jour d’une campagne présidentielle sous tension qui oppose le centriste Emmanuel Macron à sa rivale d’extrême droite Marine Le Pen.
Avant la clôture de la campagne officielle à 22 h GMT, qui impose un silence médiatique, Emmanuel Macron voit son avance confortée dans les derniers sondages, avec 61,5 à 63 % des voix, contre 37 à 38,5 % pour Marine Le Pen.
Un ancien militaire converti à l’islam et sous surveillance depuis 2014 pour sa radicalisation a été arrêté dans la nuit de jeudi à hier, près de la base aérienne d’Évreux, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Paris. C’est sa voiture garée près de la base qui a alerté les autorités.
L’homme avait prêté allégeance au groupe État islamique, selon une clé USB saisie dans son véhicule, où se trouvaient également des drapeaux de l’ÉI. Un fusil à pompe a aussi été découvert dans un fourré proche.
Les enquêteurs cherchent notamment à déterminer si le suspect était sur le point de commettre une action violente ou s’il procédait à des préparatifs.
Le 20 avril, trois jours avant le premier tour de la présidentielle, un policier avait été tué sur l’avenue parisienne des Champs-Élysées. L’attaque avait été revendiquée par l’ÉI, à l’origine de la plupart des attentats qui ont fait 239 morts dans le pays depuis janvier 2015.
DERNIÈRES INTERVENTIONS
À deux jours du scrutin, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont livrés à leurs dernières interventions médiatiques et à leurs dernières visites de terrain.
Mme Le Pen, visée par une enquête sur des soupçons d’emplois fictifs d’assistants de son parti au Parlement européen, a été accueillie aux cris de «Marine, rends l’argent!» à la cathédrale de Reims, où étaient sacrés les rois de France.
«Les soutiens de M. Macron agissent dans la violence partout, même à la cathédrale de Reims, lieu symbolique et sacré. Aucune dignité», a-t-elle accusé.
Emmanuel Macron a lui aussi visité une cathédrale, à Rodez.
Il a évoqué ce qu’il ferait s’il succédait au président socialiste sortant François Hollande.
PIRATAGE MASSIF
Tard hier soir, l’équipe de campagne du candidat centriste Emmanuel Macron a dénoncé une «action de piratage massive et coordonnée», y voyant une «opération de déstabilisation» du second tour de la présidentielle.
Les documents divers, «des dizaines de milliers de courriels, de photos et de pièces jointes datant du 24 avril au plus tard», selon Wikileaks, sont notamment accessibles via un lien hypertexte relayé par le site sur son compte Twitter.
Wikileaks a assuré au passage ne pas être à l’origine de cette opération de piratage qu’il baptise «MacronLeaks».