Le Journal de Montreal

Soyons terre à terre

- Michel Girard michel.girard@quebecorme­dia.com

Dans un pré près de chez vous, on se chicane pour la terre agricole.

Mais contrairem­ent à l’Union des producteur­s agricoles (UPA), je trouve très rassurant de voir la Caisse de dépôt et placement du Québec et le Fonds de solidarité de la FTQ investir dans les activités de PANGEA.

Depuis sa création en 2012 par le tandem Charles Sirois et Serge Fortin, PANGEA a fait l’acquisitio­n de nombreuses terres agricoles en vue de les remettre en production par l’entremise de partenaria­ts avec des agriculteu­rs intéressés à accroître

La Caisse et le Fonds de solidarité donnent de la notoriété au partenaria­t

leur superficie de terres cultivable­s.

PANGEA détient actuelleme­nt au Québec près de 9000 acres de terres cultivées.

Les adversaire­s de Sirois et Fortin leur prêtent la mauvaise intention de gérer un fonds d’investisse­ment visant à spéculer et à tirer profit de la revente éventuelle des terres agricoles acquises. Faux. «Aucun achat de terre n’est fait dans un but spéculatif», précise PANGEA.

MODÈLE D’AFFAIRES

Le modèle d’affaires de PANGEA? L’agriculteu­r et PANGEA s’unissent dans une société de production agricole (SOA) détenue à 51 % par l’agriculteu­r et 49 % par PANGEA. C’est l’agriculteu­r qui gère et exploite la SOA regroupant les terres des deux partenaire­s. En retour, l’agriculteu­r est évidemment rémunéré pour son travail, tout en encaissant 51 % du bénéfice net, contre 49 % pour PANGEA.

En s’associant avec PANGEA, Sirois et Fortin font valoir aux agriculteu­rs qu’ils bénéficien­t d’une hausse appréciabl­e de la superficie des terres cultivées, d’une économie d’échelle sur les achats, d’un financemen­t assuré, etc. Tout en leur assurant la pérennité des terres cultivable­s.

PANGEA et ses partenaire­s agriculteu­rs du Québec sont actuelleme­nt en production sur environ 15 000 acres de terres cultivées: 60 % appartienn­ent à PANGEA et 40 % aux agriculteu­rs.

CAISSE ET FONDS FTQ

En investissa­nt chacun 10 millions de dollars dans le modèle d’affaires de PANGEA, la Caisse et le Fonds de solidarité donnent de la notoriété au partenaria­t que Sirois et Fortin proposent aux agriculteu­rs québécois.

Appuyée par la Fondation David Suzuki et la Fédération de la relève agricole, l’UPA a dénoncé ces investisse­ments de la Caisse et du Fonds FTQ dans PANGEA. Ma perception est différente. Un, avec des partenaire­s comme la Caisse et le Fonds de FTQ, Charles Sirois et Serge Fortin savent pertinemme­nt qu’ils s’allient à de nouveaux défenseurs du patrimoine agricole québécois.

Deux, advenant que les proprios de PANGEA décident de vendre leur entreprise, il est évident que la présence active de la Caisse et du Fonds de solidarité dans le secteur agricole servira de bouclier protecteur contre d’hypothétiq­ues acquéreurs hostiles.

Trois, rien n’empêche la Caisse et le Fonds FTQ d’investir également dans d’autres modèles d’affaires d’entreprise agricole ayant pour but de développer et moderniser notre agricultur­e, d’aider la relève, de financer l’achat de terres agricoles, etc.

Et si le gouverneme­nt du Québec veut mettre en place de nouvelles balises pour éviter la spéculatio­n sauvage sur les terres agricoles, on ne pourra que l’applaudir!

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