Soyons terre à terre
Dans un pré près de chez vous, on se chicane pour la terre agricole.
Mais contrairement à l’Union des producteurs agricoles (UPA), je trouve très rassurant de voir la Caisse de dépôt et placement du Québec et le Fonds de solidarité de la FTQ investir dans les activités de PANGEA.
Depuis sa création en 2012 par le tandem Charles Sirois et Serge Fortin, PANGEA a fait l’acquisition de nombreuses terres agricoles en vue de les remettre en production par l’entremise de partenariats avec des agriculteurs intéressés à accroître
La Caisse et le Fonds de solidarité donnent de la notoriété au partenariat
leur superficie de terres cultivables.
PANGEA détient actuellement au Québec près de 9000 acres de terres cultivées.
Les adversaires de Sirois et Fortin leur prêtent la mauvaise intention de gérer un fonds d’investissement visant à spéculer et à tirer profit de la revente éventuelle des terres agricoles acquises. Faux. «Aucun achat de terre n’est fait dans un but spéculatif», précise PANGEA.
MODÈLE D’AFFAIRES
Le modèle d’affaires de PANGEA? L’agriculteur et PANGEA s’unissent dans une société de production agricole (SOA) détenue à 51 % par l’agriculteur et 49 % par PANGEA. C’est l’agriculteur qui gère et exploite la SOA regroupant les terres des deux partenaires. En retour, l’agriculteur est évidemment rémunéré pour son travail, tout en encaissant 51 % du bénéfice net, contre 49 % pour PANGEA.
En s’associant avec PANGEA, Sirois et Fortin font valoir aux agriculteurs qu’ils bénéficient d’une hausse appréciable de la superficie des terres cultivées, d’une économie d’échelle sur les achats, d’un financement assuré, etc. Tout en leur assurant la pérennité des terres cultivables.
PANGEA et ses partenaires agriculteurs du Québec sont actuellement en production sur environ 15 000 acres de terres cultivées: 60 % appartiennent à PANGEA et 40 % aux agriculteurs.
CAISSE ET FONDS FTQ
En investissant chacun 10 millions de dollars dans le modèle d’affaires de PANGEA, la Caisse et le Fonds de solidarité donnent de la notoriété au partenariat que Sirois et Fortin proposent aux agriculteurs québécois.
Appuyée par la Fondation David Suzuki et la Fédération de la relève agricole, l’UPA a dénoncé ces investissements de la Caisse et du Fonds FTQ dans PANGEA. Ma perception est différente. Un, avec des partenaires comme la Caisse et le Fonds de FTQ, Charles Sirois et Serge Fortin savent pertinemment qu’ils s’allient à de nouveaux défenseurs du patrimoine agricole québécois.
Deux, advenant que les proprios de PANGEA décident de vendre leur entreprise, il est évident que la présence active de la Caisse et du Fonds de solidarité dans le secteur agricole servira de bouclier protecteur contre d’hypothétiques acquéreurs hostiles.
Trois, rien n’empêche la Caisse et le Fonds FTQ d’investir également dans d’autres modèles d’affaires d’entreprise agricole ayant pour but de développer et moderniser notre agriculture, d’aider la relève, de financer l’achat de terres agricoles, etc.
Et si le gouvernement du Québec veut mettre en place de nouvelles balises pour éviter la spéculation sauvage sur les terres agricoles, on ne pourra que l’applaudir!