La minière Malartic devra payer 40 M$
La Cour supérieure a autorisé hier un recours collectif de plus de 40 millions $ contre la minière Canadian Malartic, qui exploite la plus grande mine à ciel ouvert en milieu habité au pays, à Malartic, en Abitibi-Témiscamingue.
Cette décision représente une victoire pour les 1400 personnes, propriétaires, locataires et résidents, situées à l’intérieur d’une distance de 800 mètres de la limite sud de la mine. Les citoyens regroupés au sein du Comité de citoyens de la zone sud se plaignaient de la poussière et du bruit causé par le dynamitage.
«C’est du jamais-vu dans l’histoire du Canada et du Québec, à ma connaissance», se réjouit Ugo Lapointe, de la Coalition Québec meilleure mine, notant que l’ampleur de cette décision marquera l’histoire.
9000 $ PAR ANNÉE PAR PERSONNE
Dans sa décision, le juge Robert Dufresne autorise l’action collective, qui permettrait de donner 9000 $ par année par personne aux gens qui ont subi les contrecoups des activités de la mine depuis le 1er août 2013.
Les dommages exemplaires s’élèvent quant à eux à 20 M$ pour atteinte aux droits des citoyens, «à la jouissance de leurs biens et à un environnement de qualité garanti par la Chartre des droits et libertés de la personne».
«Nous trouvions injuste et insuffisant le montant symbolique de 900 $ que la mine avait offert aux personnes touchées… Le recours autorisé accepte de voir notre proposition», explique Philippe Trudel, l’un des avocats qui a piloté le dossier.
Rappelons que les citoyens avaient récemment subi le choc du décret gouvernemental, qui autorisait la minière à produire davantage à Malartic. «Cette décision de la Cour nous réconforte énormément et nous donne espoir qu’il y a peut-être encore un peu de justice dans ce bas monde», a résumé Louis Trottier, l’un des citoyens vivant à moins de 800 mètres de la mine à ciel ouvert.