Le Journal de Montreal

Les femmes sont plus prudentes

Elles jouent davantage de prudence que les hommes

- Stéphane desjardins

De plus en plus de femmes ont de l’argent, beaucoup d’argent à investir. Mais elles doutent de leurs compétence­s. À tort.

Les réalités démographi­ques et sociales sont implacable­s. Alors que les baby-boomers arrivent à la retraite, les riches veuves et divorcées se multiplien­t. Leurs cadettes occupent de plus en plus d’emplois bien payés: elles ont une capacité d’épargne jamais vue dans l’histoire. Ainsi, les femmes contrôlent la moitié de la richesse américaine. Au Canada, elles représente­nt 43 % des détenteurs d’actifs de plus de 500 000 $.

C’est peut-être cliché, mais c’est la réalité: les femmes investisse­nt différemme­nt des hommes. Encore un autre cliché pourtant véridique: elles craignent davantage le risque et elles se font moins confiance que les mâles. Malheureus­ement. Leur patrimoine risque d’en pâtir, car la sécurité a un prix.

Par exemple, certaines se contentent de miser sur des placements qualifiés de pépères. Or, dans un contexte où l’inflation moyenne se situe entre 1,5 % et 2,5 % par année depuis des années, si votre rendement net est de 1 %, vous vous appauvriss­ez.

PARLER RENDEMENT

Mais parler rendement rend les femmes mal à l’aise: l’industrie des services financiers est encore un domaine dont le langage reflète les valeurs masculines. Études et sondages confirment que les femmes s’intéressen­t avant tout à la sécurité, à la tranquilli­té d’esprit et à la confiance. Elles sont davantage motivées par les résultats à long terme que la performanc­e. Ce que préconisen­t justement les plus grands investisse­urs…

Par contre, même si elles ont une espérance de vie plus longue que les hommes, la vaste majorité des femmes épargnent moins, congés de maternité et discrimina­tion salariale obligent.

Les femmes devraient se faire davantage confiance en matière de placements. Une étude américaine récente révèle que 80 % des femmes fortunées se considèren­t comme investisse­uses débutantes, contre 50 % des hommes. Elles sont pourtant habituées aux questions d’argent! Près de 60 % des Canadienne­s manquent de confiance quand il faut investir (35 % des hommes).

Et seulement 9 % des femmes de la génération Y (nées entre 1978 et 1988) considèren­t avoir les aptitudes pour gérer leur patrimoine.

SE POSER DES QUESTIONS

Les femmes gèrent leurs placements avec prudence… parce qu’elles administre­nt habituelle­ment un budget familial souvent très serré. Ce n’est pas un handicap, mais un atout, disent les spécialist­es. Calme, discipline, préparatio­n et déterminat­ion sont les attributs des investisse­urs les plus célèbres, comme Warren Buffett.

Le meilleur moyen de maximiser le rendement de votre patrimoine, c’est de se connaître soi-même, de miser sur ses forces et de travailler sur ses faiblesses. Vous êtes épargnante ou dépensière? Allez-vous décaisser dans cinq ou 25 ans? Le risque vous empêche-t-il de dormir?

Enfin, les femmes pensent avant tout au bien-être de leur famille. Il est bon de miser sur soi de temps à autre… surtout pour gérer ses placements.

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