Le Journal de Montreal

Dernière offre patronale rejetée à 99,6 %

La grève pourrait être déclenchée chez ArcelorMit­tal

- Emy-jane déry Collaborat­ion spéciale

SEPT-ÎLES | Les 2000 travailleu­rs de la minière ArcelorMit­tal viennent de rejeter à 99,6 % la dernière offre patronale. Une grève pourrait être déclenchée dès lundi chez le plus important employeur de la Côte-Nord.

Les travailleu­rs syndiqués des Métallos ont voté de mercredi à hier pour rejeter la dernière offre patronale déposée le 29 avril. Ils sont sans contrat de travail depuis mars.

Dans les dernières semaines, les travailleu­rs s’étaient déjà prononcés à près de 100 % en faveur d’un mandat de grève à déclencher «au moment jugé opportun».

«On donne 72 h à l’employeur pour revenir à la table des négociatio­ns et pour conclure une entente de principe, sinon, on tombe en grève dès lundi midi», a dit Nicolas Lapierre, coordonnat­eur des Métallos sur la Côte-Nord.

La dernière grève de travailleu­rs chez ArcelorMit­tal Exploitati­on minière Canada avait duré plus de cinq semaines en 2005.

RÉGIME DE RETRAITE

Des modificati­ons au régime de retraite proposées par l’employeur sont au coeur du litige entre les parties, a indiqué le syndicat. Pour les nouveaux travailleu­rs, ArcelorMit­tal suggérerai­t un régime à cotisation déterminée, plutôt qu’à prestation déterminée, comme c’est le cas pour les employés actuels.

«Avec un régime comme ça, le travailleu­r ne sera même pas capable de savoir quelle sera sa rente dans 20 ans, dans 30 ans, c’est inacceptab­le», a dit Nicolas Lapierre.

Le syndicat dénonce aussi une disparité salariale entre les travailleu­rs des deux mines nord-côtières d’ArcelorMit­tal. L’une est au Mont-Wright, près de Fermont, et l’autre, à une soixantain­e de kilomètres de distance, à Fire Lake. Au sein de cette dernière, les employés seraient moins bien rémunérés.

«On parle d’un écart moyen d’environ 4$ à 7$ de l’heure de moins pour le même travail à exécuter», a dit M. Lapierre.

L’offre monétaire dans son ensemble est jugée insuffisan­te. Malgré le faible prix du minerai de fer sur les marchés mondiaux, le syndicat estime que la multinatio­nale demeure très profitable.

«ArcelorMit­tal a des coûts de production très bas. C’est une entreprise qui nage dans les centaines de millions de profits cette année, elle n’est pas en perte», souligne Nicolas Lapierre.

REPRISE DES DISCUSSION­S

Quelques minutes après l’annonce du résultat du vote des travailleu­rs, hier, l’employeur a confirmé qu’il était prêt à retourner à la table des négociatio­ns.

ArcelorMit­tal avait pourtant parlé d’une «offre finale» lors du dernier dépôt. Le porte-parole de la minière, Paul Wilson, n’a pas voulu commenter davantage la situation. La menace de grève n’est pas pour autant retirée, a pour sa part précisé le syndicat.

«Ça va prendre plus que ça pour nous empêcher de procéder lundi», a dit M. Lapierre. «Il faut une entente de principe et là, on peut l’espérer, mais c’est tout», a-t-il conclu.

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Un aperçu des opérations minières d’ArcelorMit­tal, près de Fermont, il y a quelques années.

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