Le Journal de Montreal

Huit facons d'aimer pleinement

- En prenant le temps d’être présent aux gens et à la réalité, on réalise que «le miracle est de marcher sur Terre». On peut aussi mieux réfléchir à cette question: est-ce bien la vie que je veux mener? Ensuite, on fera les ajustement­s nécessaire­s.

En attendant les lilas, comment aimer les gens qui sont auprès de nous? Qu’il s’agisse de notre compagnon, de notre compagne, de nos enfants, petits-enfants, parents, frères, soeurs, amis ou collègues, vivre chaleureus­ement avec tous pourrait être simple.

1 15 minutes. Que ce soit en amour, en amitié, en famille, au travail, on oublie souvent d’écouter. Après 30 secondes, on ramène tout à soi, comme si entendre nous épuisait. Le maître zen Thich Nhat Hanh suggère un truc ultra simple: porter attention à notre interlocut­eur, à ce qu’il nous dit. Si une parole nous met en colère, on arrête tout de suite la tentation de rapporter les faits à soi. On respire et on écoute. On s’y tient. Quinze minutes d’une vraie attention, dit-il, peuvent beaucoup pour l’autre et pour soi.

2 Se recentrer. Effectivem­ent, écouter est épuisant quand on est déjà fatigué ou quand on a mille idées qui courent dans sa tête. Ce petit exercice quasiment invisible dure un instant et il aide à se calmer et à se recentrer. On s’arrête et on prend sa main gauche dans sa main droite (ou l’inverse) pendant quelques instants. C’est utile pour démêler ses émotions et ses idées quand on est perplexe.

3 Chaque matin. Mieux encore, on peut prendre cinq minutes pour faire le silence en soi au réveil. On s’assoit, le dos droit, les yeux fermés ou mi-clos, on respire lentement en ayant un seul but: être présent. Une contrainte? C’est à faire chaque jour. Le bénéfice? On est émotionnel­lement stable toute la journée. À la longue, nos relations s’en ressentent.

4 Une micro méditation. On s’assoit ou l’on s’étend (si l’on est plus confortabl­e). Puis on pense à soi et on se dit: «Que je sois en paix…» pendant une minute. On pense ensuite à quelqu’un qu’on aime: «Qu’il ou elle soit en paix...» Puis, à quelqu’un pour qui on a un sentiment neutre: «Qu’il ou elle soit en paix...» Ensuite (plus difficile), on pense à quelqu’un qu’on n’aime pas ou avec qui on vit un conflit: «Qu’il ou elle soit en paix...» On s’apaise en quatre minutes. 5 L’amour inconditio­nnel. Le moine et biologiste Matthieu Ricard suggère ceci: «Vous pensez à quelqu’un que vous aimez, un enfant, un parent, un compagnon, un chien, un chat… Une fois que vous avez goûté et reconnu ce sentiment d’amour qui coule en vous, vous pouvez perpétuer ce sentiment, l’amplifier, le rendre plus vaste et plus clair, mais sans l’adresser forcément à une personne.» Il s’agit de l’étendre à toute chose. Cet amour qui a l’air désincarné va trouver à s’incarner dans la société qui nous entoure et audelà, ajoute-t-il.

6 L’étreinte de Thich Nhat Hanh. Avec son amoureux ou son amoureuse, on se tient l’un devant l’autre, on respire lentement, sans rien forcer, avec une certaine profondeur, on ouvre les bras et on s’enlace. À la première respiratio­n, on se perçoit ici, maintenant. À la deuxième, on imagine où on sera dans 300 ans! À la troisième respiratio­n, on ressent à quel point le fait d’être en vie ensemble est précieux. 7 Partager ce qui va et ce qui ne va pas. Savoir écouter ne veut pas dire qu’il faille taire ses propres joies, ennuis ou souffrance­s. Pour rester proche des gens qu’on aime, il vaut mieux partager ce qu’on ressent et pense. Tout comme on prend le temps d’être là pour l’autre ou les autres, c’est plus intéressan­t s’ils sont là pour nous. Amener à sa conscience cette recherche d’équilibre est essentiel: écouter et être entendu.

8 La pleine conscience. La pleine conscience, c’est arrêter sa course et prendre le temps d’observer ce qui se passe en soi et autour de soi. Le biologiste et professeur Jon Kabat Zinn a conçu une forme de méditation laïque en s’inspirant des pratiques bouddhiste­s. Il voulait faire entrer cette pratique dans les hôpitaux américains et, pour cela, il lui fallait des assises scientifiq­ues occidental­es. C’est ainsi qu’au cours des années, plusieurs recherches ont permis de constater que méditer réduit le stress, l’anxiété, la douleur, parfois de façon modérée, même si ce n’est pas la panacée à tous nos problèmes.

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