Une chasse aux poissons !
Lorsqu’on parle de pêche, on fait rarement allusion à un arc et à des flèches en tant que matériel de prélèvement principal.
Avec l’apparition des carpes asiatiques, de plus en plus de pêcheurs craignent que ces poissons envahissent nos plans d’eau et qu’ils perturbent nos écosystèmes.
La pêche à la carpe avec arc existe depuis des décennies. J’avais d’ailleurs présenté un texte complet sur ce sujet en 2015.
VARIÉTÉ
Depuis belle lurette, une centaine d’adeptes du regroupement Québec Bowfishing ciblent les carpes communes, aussi appelées carpes allemandes. On les distingue facilement à leur robe dorée, verdâtre et brunâtre, et aux deux barbillons qu’elles ont autour de la gueule. Leur poids moyen varie de 3 kg à 15 kg.
Le lépisostée osseux est également une espèce visée. Il n’est pas rare de récolter des spécimens mesurant plus d’un mètre.
Le poisson-castor fait aussi partie du tableau de chasse de ces amateurs. Ils font fréquemment osciller la balance autour de 2 à 3 kg.
NOTE IMPORTANTE
Je suis personnellement contre la capture de toutes les familles de poissons dites sportives avec tout autre moyen qu’une canne et un moulinet.
Joey Gravel-Béland, de Mont-SaintHilaire, est le fondateur de Québec Bowfishing. Cet homme de 31 ans est également un chasseur et un pêcheur accompli. Il a pour principe de ne pas cibler des espèces sportives, et ce, même si le MFFP le permet. Par exemple, même s’il voit des achigans, des dorés, des brochets et certains salmonidés, il s’abstient de décocher une flèche sur ces batailleurs convoités par les manieurs de canne.
INTRUS
La plupart d’entre nous ont vu des reportages télévisés ou des bandes vidéos sur les réseaux sociaux montrant des carpes asiatiques se projeter hors de l’eau dès qu’une vibration, occasionnée par un moteur ou qu’un courant électrique perturbe leur quiétude.
La nouvelle espèce envahissante, qui a été recensée à 16 endroits dans le fleuve Saint-Laurent, est la carpe de roseau. Bien qu’il s’agisse d’une des quatre familles de carpes asiatiques, retenez qu’elle ne bondit pas hors de l’eau comme le font ses cousines: la carpe argentée et celle à grosse tête. Ces dernières n’ont heureusement pas encore envahi nos eaux.
Les Bowfishers se réjouissent de pouvoir apporter leur contribution en constituant une force de frappe efficace pour prélever un certain pourcentage de ces intrus indésirables qui mangent 40 % de leur masse corporelle en végétation aquatique par jour. Ces poissons croissent plus rapidement que toutes les espèces indigènes et peuvent atteindre 20 kg et plus.
ZONE DE CONFORT
Les carpes communes et les lépisostées osseux fréquentent les baies peu profondes, les canaux naturels et ceux façonnés par l’homme tout au long du printemps et de l’été.
Le poisson-castor, pour sa part, s’enfonce en profondeur dès que l’eau atteint une température de 17-18 degrés, soit vers la mi-juin. Il n’est alors plus à portée de tir.
Pour ce qui est de la carpe de roseau, qui détruit une bonne partie de l’écosystème végétal sur son passage, elle passe la saison estivale complète en eaux peu profondes.
ÉQUIPEMENT
Un arc traditionnel ou à poulie, de 30 à 55 lb de pression, doté d’un moulinet à bouton poussoir avec du fil de 200 livres de résistance et des flèches en fibres de verre avec pointe rétractable, vous permettra de capturer les espèces précédemment mentionnées.