Le fléau des coups à la tête
Le coup porté à l’endroit de Sidney Crosby a ramené toute la question des coups à la tête dans la Ligue nationale. Qu’estce qu’on attend pour faire quelque chose? Qu’un joueur meure sur la patinoire?
Je me suis élevé contre ce coup de Matt Niskanen. J’ai toujours été contre le fait qu’on utilise le bâton, que ce soit n’importe quel coup. Les arbitres ont fait leur travail en l’expulsant, mais ensuite, il ne s’est rien passé. Niskanen a été blanchi par la LNH. Quand on a décidé d’abolir l’accrochage, cela a pris quelque temps avant qu’on voit une réelle différence, mais on est parvenu à y arriver. Si on peut utiliser le bâton pour frapper l’adversaire, c’est que ça fait l’affaire des dirigeants quelque part.
Le hockey est un sport robuste. Mais ça peut l’être sans qu’on frappe quelqu’un au visage avec son bâton! Pour moi, c’est se mettre la tête dans le sable quand on affirme que le hockey est rendu propre et que ce genre d’incident se produit.
Quand Mario Lemieux s’est plaint contre l’obstruction et a menacé de se retirer si les choses ne changeaient pas, ça a fait trembler les colonnes du temple. Mais présentement, personne ne parle. Si Crosby s’élevait audessus de la mêlée, ça aurait le même impact qu’à l’époque pour Lemieux.
LES TEMPS CHANGENT
La LNH est prise avec ce fléau. Attend-on une catastrophe avant de réviser les règlements? Un joueur est chassé pour un coup au visage, qu’il soit intentionnel ou pas. Ça devrait être la même chose en matière de suspension pour tous les gestes semblables.
Lorsque je dirigeais les Nordiques, les joueurs se faisaient justice euxmêmes. Si quelqu’un frappait Peter Statsny ou Michel Goulet, ça ne s’arrêtait pas là et c’est l’une des raisons pour lesquelles ça se finissait souvent en bagarre générale.
Puis, rappelez-vous le doubleéchec de Dave Brown, des Flyers, au visage de Tomas Sandstrom, des Rangers, en 1987. Je dirigeais les Rangers à l’époque et Brown avait écopé de 15 matchs de suspension. Et comment ne pas oublier le geste de Dale Hunter sur Pierre Turgeon dans les séries de 1993? Hunter avait été suspendu pour les 21 premiers matchs de la saison suivante. Aujourd’hui, de tels gestes méritaient deux, voire trois matchs…
ARBITRES ET CONTROVERSES
Malgré tout, les séries nous offrent du très bon hockey, et ce, même si les arbitres sont encore une fois au centre des controverses. Ce fut le cas lors du quatrième match à Edmonton, entre les Oilers et les Ducks. D’une reprise à l’autre, d’une infraction à l’autre, on a l’impression que ce n’est jamais pareil. Ça porte à confusion et pour les entraîneurs, ça doit être passablement difficile.
À mon époque, avec un seul arbitre sur la patinoire, on savait comment préparer nos équipes en conséquence. Par exemple, on savait qu’un gars comme Andy Van Hellemond serait plus permissif. On connaissait le style de chacun des officiels. Mais avec le système à deux arbitres, personne ne peut prévoir quoi que ce soit. Et il y a beaucoup de questions reliées au jugement.