Le Journal de Montreal

Inondation­s L’eau a détruit ses collection­s

Un résident de Laval-Ouest a dû se débarrasse­r de sa centaine de toiles et de la plupart de ses vinyles

- HUGO DUCHAINE

Découragés et épuisés, des résidents de Laval-Ouest ont commencé hier à arracher les murs détrempés de leur sous-sol et à jeter leurs biens souillés, maintenant que l’eau de la rivière des Mille-Îles est retournée dans son lit.

«Tout ce qu’il me reste, ce sont des disques en vinyle de Noël», lance d’un rire jaune Pierre-Alexandre Bouchard, debout sur son plancher en bois gondolé par l’eau.

Ce résident de la rue Riviera a eu tellement d’eau au sous-sol que des meubles ont même changé de pièce en flottant.

Jamais il n’a cru que ça monterait autant. Constatant pour la première fois hier l’ampleur des dégâts, c’est tout ce qu’il perd d’irremplaça­ble qui lui fait le plus mal au coeur.

«J’ai seulement vidé la première rangée de mon étagère, je n’ai plus de musique classique, j’ai tout perdu de Debussy jusqu’à Wagner», explique l’homme de 41 ans.

COLLECTION DE TOILES

Même chose pour sa centaine de toiles «laides et drôles», qu’il devra jeter, car des champignon­s peuvent pousser sur les cadres en bois, même une fois secs.

En emménagean­t devant la rivière des Mille-Îles, il y a cinq ans, il savait que des inondation­s étaient possibles, dit-il.

«Ce qui arrive aux 20 ans, on peut le gérer, j’avais des pompes d’installées, mais ça, c’est une inondation qui arrive aux 100 ans», constate ce Lavallois, découragé.

Quelques rues plus loin, Shannie Méthot et ses proches arrachaien­t les murs et les planchers de son sous-sol.

Même ceux de la salle de bain qu’elle venait de rénover pour 15 000 $.

«Quand tu vois l’eau monter, tu capotes, mais c’est quand tu vides que tu vois tout ce que tu perds», laisse-t-elle tomber, en montrant l’immense pile de déchets derrière sa maison de la 21e Avenue.

Lits, meubles, bottes, vêtements et jouets devront prendre le chemin du dépotoir.

«Je ne vois pas le bout», admet-elle devant les mois de travail à venir.

CRAPAUDS AU SOUS-SOL

Malgré les 12 pompes qu’elle a fait fonctionne­r nuit et jour pendant une semaine, l’eau a monté de deux pieds chez elle.

«Il y avait tellement d’eau, qu’on a même vu des crapauds nager dans le sous-sol», dit-elle, alors qu’un de ces amphibiens se faisait justement «sécher» sur un de ses sacs de poubelles.

Elle espère pouvoir recevoir un dédommagem­ent de la sécurité civile pour lui donner un coup de main financière­ment. La jeune mère de trois enfants vient récemment de retourner aux études et son conjoint travaille dans la constructi­on.

Par contre, elle sait déjà que la compensati­on sera mince puisque comme elle a déjà une salle de bain à l’étage, celle du sous-sol, qui a été inondée, n’est pas jugée essentiell­e et remboursab­le.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada