Ils se déplacent en chaloupe depuis six semaines
Des sinistrés doivent traverser des champs inondés pour se rendre à leur maison
MASKINONGÉ | Des résidents de la Mauricie se promènent en chaloupe depuis maintenant six semaines. Ils ont été parmi les premiers à subir les inondations historiques et seront parmi les derniers, tandis que la crise tire à sa fin.
Caroline Hamel, qui demeure sur la route de la Langue-de-Terre en bordure du Saint-Laurent, fait des allers-retours en chaloupe avec sa famille depuis six semaines et deux jours.
«On a déjà eu de l’eau, mais six semaines, c’est un record. Et c’est la première fois qu’on a autant d’eau dans la rue et dans notre demeure», dit la mère de deux enfants. Au moins trois rues de Maskinongé sont toujours bloquées par l’eau près de la jonction entre la rivière Maskinongé et le fleuve Saint-Laurent.
Les résidents du secteur stationnent leur véhicule sur la route du Nord, et se rendent à la maison en chaloupe en passant par les champs lourdement inondés, une habitude prise depuis quelques semaines.
Les riverains ont hâte que ce soit terminé, d’autant plus que les niveaux d’eau diminuent et que les dernières prévisions météorologiques ont encore été revues.
Seulement 5 mm de pluie sont maintenant attendus sur la Mauricie au cours des prochaines heures.
Malgré ces bonnes nouvelles, la Sécurité civile reste prudente.
«On espère arriver à la ligne d’arrivée, mais ce n’est pas le temps d’arrêter. D’après nous, si les prévisions continuent comme cela, nous serons vraiment dans la fin de la crue printanière à compter de mardi», dit le directeur régional Sébastien Doire.
SURVEILLANCE
Hier après-midi, un zodiac de la Sûreté du Québec patrouillait dans le secteur, et l’hélicoptère de l’armée le survolait.
«C’est correct. On voit qu’il y a une surveillance. Si on avait eu besoin d’aide, on l’avait», dit Mme Hamel.
Un voisin remercie également la police et l’armée, qui n’ont pas encore baissé la garde.
«On n’a jamais vu ça et c’était bien rassurant. Je me disais que si l’eau montait de deux pieds, ils allaient être là», dit Richard Leblanc.
SERVICES SOCIAUX
En plus de l’armée et de la police, une équipe d’une vingtaine d’intervenants psychosociaux est également sur le terrain depuis le 1er mai, pour s’assurer que les gens vont bien.
Ce service devrait être plus en demande à partir de la semaine prochaine, quand l’adrénaline va descendre, croit la directrice du programme santé mentale adulte et dépendance, Christine Laliberté. Elle fera place à la fatigue, aux réparations et aux comptes à payer.
«Je dirais qu’on voit la population en mode protection et réaction pour protéger leur résidence. Quand ils vont constater les impacts, ils peuvent être plus à risque de détresse», dit-elle, en rappelant qu’il est toujours possible de parler à un intervenant en composant le 811.