Le Journal de Montreal

Un seul parmi les vivants

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Écrit par un jeune romancier originaire de la Caroline du Sud, ce premier roman nous ramène au temps de la Grande Dépression pour raconter l’histoire d’un homme qui a collection­né les déboires.

À Castle, en Caroline du Sud, on ne s’embarrasse pas trop de scrupules: même si l’alcool a été interdit dans tout le comté dès le début des années 1920, le bourbon de contreband­e y coule à flots. Soucieux d’accommoder la plupart de ses concitoyen­s, le vieux shérif Furman Chambers a en effet depuis longtemps abandonné l’idée de mettre un terme aux activités illicites de l’homme d’affaires Larthan Tull, dont l’usine de soda sert essentiell­ement à distiller chaque semaine près de 4000 litres de tord-boyau.

Au cours de l’été 1932, cette «négligence» finira cependant par se retourner contre lui lorsque deux ouvriers du coin seront froidement abattus devant le Hillside Inn, le bouge sordide qui permet à Tull d’écouler une partie de sa production maison. Et d’après les rares témoins présents, c’est un ivrogne patenté du nom de Mary Jane Hopewell qui serait à l’origine de ce double meurtre. Ce qui ne manquera pas de surprendre le vieux shérif, Mary Jane étant plutôt du genre à éviter toute escalade de violence susceptibl­e de lui rappeler les horreurs auxquelles il a longtemps assisté durant la Grande Guerre. Convaincu de son innocence, Chambers devra donc faire fi de ses problèmes de santé pour découvrir la vérité et, ce faisant, il découvrira surtout que sa petite ville est loin d’être idyllique.

Chaudement recommandé par Ron Rash, l’un des meilleurs auteurs américains de l’heure, ce roman décrit avec grâce et justesse une époque où tous les coups étaient permis pour échapper à un avenir sans lendemain. Un seul parmi les vivants Jon Sealy Aux Éditions Albin Michel, 368 pages

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