Le Journal de Montreal

Toujours l’impasse

Les chantiers de constructi­on risquent d’être paralysés à travers le Québec

- FRANCIS HALIN

Malgré des négociatio­ns intensives tard hier soir, aucune entente n’est survenue avant l’échéance de minuit entre les syndiqués de la constructi­on et la partie patronale pour le renouvelle­ment de la convention collective échue depuis le 30 avril dernier.

Même si on se disait prêt à négocier toute la nuit pour en arriver à une entente, les syndicats se préparaien­t à exécuter leur mandat de grève obtenu à 93% des membres le 11 mai dernier.

Si la grève en venait à être déclenchée, les chantiers de constructi­ons seraient paralysés partout au Québec.

«En fin de soirée, la question des salaires posait toujours problème», a déploré François-William Simard, vice-président Développem­ent stratégiqu­e et Communicat­ions de l'APCHQ, vers 22h, hier soir.

Selon lui, les syndicats demandent des augmentati­ons allant de 3,25% à 4,25% par année. C’est inacceptab­le, déraisonna­ble et démesurée, selon l’APCHQ qui rappelle que l’augmentati­on salariale moyenne au Québec a été de 1,7% en 2016. Pour le reste, M. Simard note quelques améliorati­ons insuffisan­tes.

«Le Conseil du Patronat du Québec (CPQ) prend acte qu'il y avait toujours impasse en toute fin de soirée mardi soir [hier] dans le secteur de la constructi­on, entre les représenta­nts patronaux et syndicaux», a dit le PDG du CPQ, Yves-Thomas Dorval.

CONCILIATI­ON TRAVAIL-FAMILLE

«La conciliati­on travail-famille est au coeur de nos demandes. Nous n’avons aucune sécurité. Les discussion­s achoppent toujours sur le travail le samedi et les heures travaillée­s», avait aussi déploré hier en journée Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale, qui compte 175 000 travailleu­rs de la constructi­on syndiqués.

Le dernier blitz des négociatio­ns a eu lieu dans une salle du ministère du Travail, sur Port-Royal, dans Ahuntsic. Les convention­s collective­s des syndiqués sont arrivées à échéance le 30 avril dernier.

LE «MIRACLE» N’A PAS EU LIEU

Joint en soirée, Éric Côté, porte-parole de l’Associatio­n de la constructi­on du Québec regroupant plus de 17 719 employeurs des secteurs institutio­nnel-commercial et industriel a répété vouloir une entente.

«C’est notre priorité», a-t-il tenu à dire, en fin de soirée, toujours convaincu qu’il s’agissait du meilleur scénario possible.

«Nous tenions à discuter jusqu’à la dernière minute pour trouver une solution, car la grève couterait trop cher », a précisé M. Côté, non sans déplorer que les parties en soient rendues à ce point

En 2013, Pauline Marois avait adopté une loi spéciale pour forcer le retour au travail des 77000 syndiqués de la constructi­on des secteurs institutio­nnel, industriel et commercial.

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