Libéré, un meurtrier allégué veut retourner en Angleterre
L’homme qui a profité des délais judiciaires afin d’échapper à son procès pour un sordide meurtre à coups de machette veut maintenant être renvoyé au Royaume-Uni «le plus rapidement possible».
«Il a un passeport valide, il souhaite quitter le Canada», a affirmé son avocat, Me Stéphane Handfield, hier devant la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada [CISR].
Van Son Nguyen, 52ans, est devenu vendredi dernier le troisième accusé de meurtre au Québec à profiter de l’arrêt Jordan, qui limite les délais pour qu’un accusé subisse son procès.
Mais tout comme les deux autres avant lui, il n’a pas pu être remis en liberté. Dans son cas, c’est parce qu’il n’a pas de statut au Canada. Il était arrivé au pays en septembre 2012 en tant que visiteur, et ses papiers étaient valides pour six mois.
Or, en janvier 2013, il a été arrêté pour un meurtre dans une plantation de pot du quartier Saint-Michel, à Montréal.
À l’époque, il cherchait à renouer avec une ex-conjointe, et cette dernière lui aurait présenté les propriétaires de la plantation où il comptait travailler.
Mais rapidement, une dispute a éclaté, et le tout s’est soldé par un meurtre à 34coups de machette. Malgré la gravité du geste, le tribunal a tout de même décidé de libérer l’accusé.
«Les crimes graves représentent ceux que l’État doit voir à juger rapidement pour préserver la confiance du public», a rappelé le juge Daniel W. Payette vendredi dernier.
IMMIGRATION
Dès qu’il a été libéré de l’accusation, les services de l’immigration ont toutefois demandé la détention de Nguyen afin de l’expulser du pays, puisque ses papiers ne sont plus en règle depuis 2013.
«Monsieur a affirmé qu’il n’avait aucun problème en Grande-Bretagne», a fait savoir un représentant de l’État hier, lors de l’audience devant la CISR.
Me Handfield a ajouté que le passeport de Nguyen était encore valide, si bien qu’il pourrait quitter le pays «dans les prochains jours».
Mais comme il représente tout de même un risque de fuite et un certain danger pour la société, la CISR a tout de même trouvé bon de le garder en prison.
«Il ne s’agit pas d’une détention de longue durée et il n’y a pas d’obstacle à votre renvoi», a noté le commissaire Stéphane Morin.
S’il se fait expulser du Canada, Nguyen sera interdit de territoire pendant une année, mais rien ne l’empêcherait de revenir une fois cette période terminée.
S’il n’est pas renvoyé d’ici la semaine prochaine, Nguyen aura droit à une nouvelle audience devant la CISR afin de réviser les motifs de détention.
Dans le dossier de meurtre, la Couronne n’a toujours pas annoncé si elle comptait porter en appel la décision de libérer Nguyen de l’accusation qui pesait contre lui.