Revers salutaire
Hier, on aurait cru que l’ensemble du commentariat du Québec faisait un concours pour savoir qui serait le plus catégorique à annoncer la disparition du Parti Québécois. Encore.
Le rejet de la convergence par Québec solidaire fait certes figure de mauvaise nouvelle pour le PQ. Cela s’ajoute à deux sondages décevants, à l’éviction d’un député et à une session parlementaire où l’opposition officielle est apparue inaudible.
Jean-François Lisée trouve un fond d’huile de ricin dans ce verre de jus d’orange qu’il devra boire jusqu’à la fin. À bien des égards, toutefois, ce revers pourrait bien s’avérer salutaire.
CLARIFIER LES CHOSES
Tout d’abord en clarifiant les choses. Depuis plusieurs mois, la convergence avait pris beaucoup de place dans le débat public. Une décision positive de QS aurait entraîné une longue période de pourparlers.
Or, le plus urgent, pour le PQ, c’est de définir son offre politique. Implanter un message qu’on martèlera jusqu’aux élections, ce qui a fait défaut, non seulement depuis l’arrivée du nouveau chef, mais depuis 2014, à travers deux courses à la direction.
Ajoutons qu’à Québec Solidaire, où on aime bien jouer aux purs, on a montré un visage bien peu sympathique. Alors que nombre de ses électeurs appellent à une politique ouverte qui dépasse les clivages traditionnels, ceux qui disent vouloir faire les choses autrement poussent la partisanerie jusqu’au sectarisme.
PROGRESSISTE ET SOUVERAINISTE
Ce n’est pas pour rien que les figures de proue de QS, Gabriel Nadeau-Dubois en tête, appuyaient la convergence. Ils savent mieux que quiconque que, sans alliance, leur parti ne constituera jamais rien d’autre que la conscience du parlement.
À la fin, le portrait est limpide. Les citoyens qui souhaiteront avoir un gouvernement progressiste et souverainiste au lendemain de la prochaine élection n’auront qu’une seule et unique option.
Le Parti Québécois peut remercier Québec Solidaire de l’avoir aidé à clarifier cette situation.