Fiat Chrysler la cible des autorités américaines
Poursuites pour usage de logiciels trompeurs
AFP | Les autorités américaines ont lancé hier des poursuites contre Fiat Chrysler, accusé d'avoir installé sans autorisation des logiciels faussant le niveau réel des émissions polluantes de véhicules diesel lors des contrôles et rappelant le scandale qui frappe l'allemand Volkswagen.
Ces logiciels permettaient à ces véhicules de 3 litres de cylindrée de respecter les normes de pollution lors des tests d'émissions, mais de les dépasser une fois sur les routes, accuse dans un communiqué l'agence fédérale de protection de l'environnement (EPA) qui réclame des pénalités civiles et des dédommagements pour les clients affectés.
Un accord à l'amiable n'est toutefois pas exclu et les négociations se poursuivent avec le constructeur automobile, indique l'EPA en ajoutant que la nature et le calendrier d'un possible règlement étaient «incertains».
Se disant «déçu», le constructeur italoaméricain a dit être en train d'examiner la plainte. «Le groupe entend se défendre vigoureusement, et plus particulièrement contre toute affirmation selon laquelle il aurait mis délibérément en place une combine pour installer des logiciels défectueux (dans ses véhicules) afin de fausser les tests d'émissions américains», indique Fiat Chrysler, ajoutant être toujours déterminé à parvenir «rapidement» à un accord «à l'amiable» avec les régulateurs.
OMISSION
Le chef d'accusation retenu dans leur plainte ne signifie pas pour autant que les autorités américaines accusent Fiat Chrysler d'avoir eu pour intention de tromper les consommateurs comme ce fut le cas pour Volkswagen, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier. Le constructeur italo-américain n'aurait ainsi qu'omis d'indiquer aux autorités américaines la présence d'un tel logiciel sur les véhicules concernés.
Les autorités américaines soupçonnent Fiat Chrysler d'avoir violé les lois sur la pollution de l'air en dissimulant l'existence d'un logiciel équipant 104 000 camionnettes à plateau Ram 1500 et Jeep Grand Cherokee années modèles 20142016.
Les véhicules équipés de ces auxiliaires d'émission rejettent, selon l'EPA, un niveau important d'oxyde d'azote (NOx), un gaz tenu pour responsable de nombreuses affections respiratoires.
Fiat Chrysler, et plus particulièrement FCA US, sa filiale américaine, encourt des pénalités civiles allant jusqu'à 4,6 milliards $ US.