Faut-il interdire les sacs à dos ?
QUÉBEC | Les grands événements devraient interdire les sacs à dos sur les sites de spectacles, souhaite le propriétaire d'une importante firme de sécurité québécoise à la suite de l'attentat kamikaze de l'aréna de Manchester survenu lundi soir.
«Nous ne sommes pas à l'abri», a martelé Martin Sirois après voir qualifié de «dégueulasse» l'acte terroriste qui a fauché 22 personnes, dont une fillette de 8 ans, après un concert d'Ariana Grande.
Après le Bataclan, c'est la deuxième fois que les salles de concert sont la cible des terroristes. Cette fois, le patron de Sécurité Sirois croit qu'il faut agir et les sacs à dos, qui font l'objet d'une fouille depuis plusieurs années à l'entrée, sont dans sa mire.
Cette suggestion survient alors que le Québec entre dans la saison des festivals, avec à l'horizon la tenue des Francofolies, du Festival de jazz et du Festival d'été, entre autres.
«Si tu vas dans un festival, apporte ton coupe-vent. La majorité de ce qu'il y a dans les sacs ne sert pas. On le sait, c'est nous qui les fouillons. Il faut donner un coup de hache et les gens vont comprendre si on leur explique.»
M. Sirois a aussi suggéré que la configuration des zones d'attente, où des spectateurs peuvent faire le pied de grue de longues heures avant l'ouverture des portes d'un site de spectacles, soit revue et agrandie.
LE FEQ DIT NON
Ses suggestions ont cependant été rejetées du revers de la main par le directeur général du Festival d'été, Daniel Gélinas. Les nouvelles mesures de sécurité, s'il y en a, n’auront aucun impact «visuel» chez les festivaliers, cet été.
«On prévoit un peu plus de détecteurs de métal et un peu plus de vigies à l’extérieur des sites», a confirmé le directeur général. «D’année en année, au fil des évènements tragiques qui arrivent, les services de police vont chercher de l’expertise à l’extérieur, vont voir les nouvelles façons qu’on intègre chez nous pour s’assurer le plus possible que tous nos festivaliers soient en sécurité, peu importe où ils sont sur les sites et dans les rues.»
Les autres organisations contactées par Le Journal, que ce soit evenko, le Centre Vidéotron ou Spectra, ont refusé d'accorder des entrevues à ce sujet.