Le Journal de Montreal

Y a-t-il quelque chose là, ou est-ce que je me fais des idées?

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Je suis perdue et je vous écris dans l’espoir que vous allez pouvoir m’orienter dans ma décision. Mes parents avaient toujours accueilli mon conjoint à bras ouverts, comme un membre de la famille. Ils s’étaient toujours montrés contents de le voir, et ce dernier était toujours gentil, agréable et bavard avec eux. Mais dans leur dos, entre les quatre murs de notre maison, il les critiquait tout le temps en leur accolant tous les défauts du monde, affirmant sans sourciller que sa famille à lui était bien mieux.

Lorsqu’on devait aller les visiter, il fallait faire les choses rondement. Tout paqueter en vitesse pour se rendre chez-eux, à des dizaines de kilomètres de chez nous, en laissant la maison en désordre. On se dépêchait pour ne pas perdre une minute de cette si importante sortie. Alors que s’il s’agissait d’une visite chez mes parents, il retardait au maximum le moment du départ, prétextant qu’on devait remettre la maison en ordre avant de partir. Et souvent, comme ça ne lui tentait pas de venir, je devais me taper la route seule avec les petits. J’inventais mille et une excuses pour justifier son absence, et mes parents de nature positive, me faisaient invariable­ment le message de le saluer et de l’inciter à se reposer un peu.

La dernière chose que j’aurais voulu c’était qu’ils apprennent la vraie raison de son absence. J’ai fini par quitter mon conjoint alors que mes enfants entraient dans l’adolescenc­e. J’ai laissé savoir à mes parents les raisons de l’échec de mon mariage, en leur cachant ce que mon ex disait de mal à leur endroit. Ma fille a maintenant un conjoint et des enfants. J’ai toujours chaleureus­ement accueilli ce dernier. Lorsqu’il vient il est gentil, agréable et bavard. Mais la plupart du temps ma fille vient seule me voir avec ses enfants et elle a toujours une bonne raison pour expliquer l’absence de son conjoint. D’autre part, ils fréquenten­t assidûment sa famille à lui. Est-ce le fruit de mon imaginatio­n, ou existerait-il un parallèle à faire entre ma situation de jadis et celle que me fait vivre mon gendre? Marie

Difficile de vous répondre par oui ou non sans risquer de me tromper. Mais il existe un moyen de le savoir. Pourquoi dans un moment d’intimité avec votre fille ne lui racontez-vous pas ce que vous avez vécu avec son père, pour pouvoir lui demander dans la foulée si elle ne vivrait pas pareille situation avec son conjoint? Mais au cas où elle vous blesserait, il faut par ailleurs vous préparer à vivre avec la réponse.

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