Le Journal de Montreal

Une triste réalité sur le terrain

- Pour en savoir plus, visitez le site www.ftgq.qc.ca ou composez le 1 866 260-7644. Patrick Campeau patrick.campeau@quebecorme­dia.com

Avec l’explosion démographi­que et l’étalement urbain, on retrouve de plus en plus de situations problémati­ques impliquant des animaux à fourrure.

De nos jours, un nombre croissant de municipali­tés est aux prises avec la gestion des dommages causés par ces animaux qui, autrefois, était gérée en grande partie par les trappeurs euxmêmes.

Afin de répondre à ces nouvelles réalités, la FTGQ, acronyme pour la Fédération des trappeurs gestionnai­res du Québec, met actuelleme­nt en place une formation spécifique qui se nomme CAFE, diminutif pour Coexistenc­e avec les animaux à fourrure environnan­ts.

CAUSES ET EFFETS

Depuis plusieurs années, l’augmentati­on de la densificat­ion et l’étalement urbain ont causé la perte ou l’empiétemen­t sur de nombreux habitats naturels pour plusieurs espèces floristiqu­es et fauniques. De plus, à cause des changement­s climatique­s, des modificati­ons dans la gestion territoria­le et de la diminution du nombre d’adeptes du piégeage (due à la baisse du marché des fourrures), l’abondance de plusieurs population­s animales a récemment augmenté. Ces bouleverse­ments ont engendré une croissance des conflits entre l’homme et les animaux. Au cours des dernières années, on a noté, entre autres, un accroissem­ent des problémati­ques d’écureuils dans les érablières, de la présence d’ours noirs dans des zones résidentie­lles, d’épidémies de rage liées au raton laveur et de dommages engendrés par des colonies de castors à proximité des réseaux routiers.

Le castor est souvent au coeur des problèmes rencontrés en milieu forestier et agroforest­ier. Les population­s de castors, lorsqu’elles ne sont pas gérées, peuvent engendrer des coûts monétaires très élevés suite à l’endommagem­ent des infrastruc­tures routières, ou écologique­s, ainsi qu’à la destructio­n de frayères.

INTERVENAN­TS

Par contre, cette espèce apporte également plusieurs bénéfices sur l’environnem­ent, notamment en créant de nouveaux habitats aquatiques augmentant ainsi la biodiversi­té locale.

Par conséquent, il est essentiel de favoriser la cohabitati­on entre l’homme et les animaux à fourrure.

Depuis plusieurs années, la Fédération des trappeurs gestionnai­res du Québec demande un encadremen­t plus rigoureux de la gestion des animaux à fourrure en dehors de la saison de piégeage. Il faut savoir que le nombre de bêtes ainsi prélevées est inconnu et il n’existe que peu de balises et de règles régissant cette activité. Les piégeurs désirent donc mettre à contributi­on leur expertise afin d’encadrer la déprédatio­n pour qu’elle s’effectue de façon respectueu­se pour la faune. La Fédération travaille avec le ministère afin de mettre en place une formation axée sur des approches préventive­s plutôt qu’utiliser des méthodes de contrôle ou répressive­s.

De plus, la Fédération est actuelleme­nt consultée pour l’élaboratio­n de deux plans de gestion, sur l’ours noir et sur les animaux à fourrure, afin de s’assurer que les piégeurs aient un rôle important dans la gestion des ressources fauniques.

La coexistenc­e entre les humains et les animaux à fourrure favorise la pleine mise en valeur des animaux en retardant la capture d’un individu importun lorsque la qualité de sa fourrure sera optimale plutôt que de l’éliminer en dehors de la saison et de perdre cette ressource naturelle. Cela permet également de sensibilis­er le public et les utilisateu­rs du territoire au respect de la faune et de ses habitats.

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Les piégeurs ont toujours eu un rôle majeur à jouer pour assurer une bonne gestion des animaux à fourrure.
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