Le Journal de Montreal

Un Jean Pascal assagi

-

AGENCE QMI | Le boxeur Jean Pascal apparaît comme un homme changé à une semaine et demie de son combat contre Eleider Alvarez.

Le pugiliste de 34 ans s’entraîne avec Stéphan Larouche depuis septembre dernier et le contraste est maintenant frappant. Fini, le «black Balboa», finies, les déclaratio­ns à l’emporte-pièce, finies, les querelles sur les réseaux sociaux avant les combats.

L’homme débordant de confiance d’autrefois a maintenant l’approche d’un sage. Pascal sait qu’il affrontera un adversaire plus que coriace, le 3 juin, au Centre Bell. Eleider Alvarez a 33 ans, certes, mais il a n’a pas livré autant de guerres exténuante­s que lui. Il arrive à maturité en tant que boxeur et sa carrière est en ascension. Le Lavallois d’origine, qui a livré de durs combats contre Bernard Hopkins et Sergey Kovalev, notamment, est ailleurs.

«Il ne faut pas se cacher les choses, oui c’est vrai, je suis vieillissa­nt, a-til laissé tomber, hier, en entrevue avec TVA Sports. J’ai 34 ans. Je ne peux pas aller contre la nature. La nature humaine fait que plus on vieillit, moins on est vite. On perd des réflexes (...) présenteme­nt, je fais de mon mieux, je m’entraîne fort, je suis supervisé par Stéphan Larouche, il dit que je fais bien.»

LAROUCHE SATISFAIT

L’entraîneur, en effet, est très satisfait des efforts de son protégé au gymnase. Larouche a candidemen­t confié qu’en septembre, il avait trouvé «un Jean Pascal un peu perdu émotionnel­lement, un gars qui avait perdu ses repères». Un boxeur qu’il fallait confiner à l’entraîneme­nt, un homme qui avait besoin de retrouver toutes ses qualités d’athlètes, malgré le temps qui passe.

«C’est un gars qui a besoin d’être dans le gymnase, a indiqué le spécialist­e. Il a compris que le talent décroît avec la fatigue, avec l’âge, encore plus vite [...]. Là, j’ai un Jean Pascal en forme, beaucoup plus en forme qu’au moment où je l’ai eu ici.»

Pascal est étonnant dans la mesure où cette fois, il ne promet rien de grandiose.

«Je ne vous promets pas un K.-O., je ne vous promets pas une victoire, je vais aller dans l’arène pour faire de mon mieux, avoir un peu d’allure, parce qu’à 34 ans, c’est plus difficile d’avoir de l’allure. Mon objectif, c’est d’avoir de l’allure le 3 juin.»

Cela détonne. Pascal a toujours eu l’habitude de faire la promotion de ses combats en s’engageant dans des guerres de mots, en pavoisant, en tentant de déranger l’adversaire. Pas cette fois, d’autant plus qu’il considère qu’Alvarez est «un ami».

Newspapers in French

Newspapers from Canada