Le Journal de Montreal

Le Grand Prix de la réconcilia­tion

Coderre et Dumontier ont fait la paix; la F1 est à Montréal pour rester

- Louis Butcher LButcherJD­M louis.butcher@quebecorme­dia.com

L’accolade était plus que symbolique. Elle a paru cordiale entre François Dumontier et Denis Coderre.

La scène, captée hier en conférence de presse, vient donc mettre un terme à des mois de tergiversa­tions, voire d’incertitud­es, non seulement concernant l’avenir du Grand Prix du Canada, mais aussi à propos de la relation entre son promoteur et le maire de Montréal. D’entrée de jeu, Coderre a même transmis ses félicitati­ons à celui qu’il évitait même d’identifier par son nom au cours des derniers mois.

«Bravo François et longue vie au Grand Prix, s’est-il exclamé. C’est un événement rassembleu­r et tout le monde travaille maintenant main dans la main. Je salue François et son équipe pour leur dur labeur. Cette convergenc­e envoie un message clair.»

FACTURE DES TRAVAUX à LA HAUSSE

Le fameux imbroglio avec le «promoteur» dont avait fait état Coderre l’an dernier était lié à la facture des travaux (défrayée par la ville de Montréal) qui a été revue à la hausse depuis la première estimation.

Monsieur le maire n’a pas aimé constater que cette première évaluation ne pouvait plus être respectée. Avec raison.

Mais M. Dumontier lui a fait bien comprendre qu’il n’était pas responsabl­e de ce bond prodigieux de 32 à 48 millions de dollars exigés pour améliorer les infrastruc­tures au Circuit Gilles-Villeneuve.

«Cet imbroglio concernait les travaux, a indiqué le maire, ça a coûté plus cher que prévu. Mais bon, c’est réglé.

«Ma conception de la vie, c’est comme une voiture. C’est pour ça que le parebrise est plus grand que les rétroviseu­rs. Il faut regarder en avant. On a surveillé notre angle mort et tout va bien…»

Ces rénovation­s étaient essentiell­es pour entériner la prolongati­on du contrat qui assurera la venue du grand cirque de la F1 jusqu’en 2029.

«Le plan des travaux et les demandes de la Fédération internatio­nale de l’automobile et des autorités de la F1 (FOM) ont changé, a relaté M. Dumontier. On n’y pouvait rien.»

M. Coderre n’a toutefois pas voulu donner de précisions sur ce fameux point de presse très attendu qui viendra officialis­er la prolongati­on de cette entente, en présence, on suppose, de tous les intervenan­ts du dossier et les représenta­nts des paliers gouverneme­ntaux concernés.

«Il aura lieu en temps et lieu, dit le maire. Nous sommes à peaufiner l’annonce [et probableme­nt les derniers détails administra­tifs...].»

Il pourrait être organisé pendant le premier jour des activités sur la piste, le vendredi 9 juin, pour profiter de présence des centaines de journalist­es affectés à la couverture de la F1. Comme on l’avait fait en 2014 pour annoncer le renouvelle­ment du contrat initial de dix ans avant qu’il ne soit prolongé de cinq autres années.

CINQUANTE ANS, ÇA SE FÊTE !

Cette conférence de presse, qui s’est déroulée au circuit Gilles-Villeneuve, a donné le coup d’envoi des festivités entourant le 50e anniversai­re de la venue de la F1 au pays.

Le 17août 1967, le circuit de Mosport était le théâtre du premier Grand Prix du Canada.

Une panoplie d’événements gratuits, organisés pendant la semaine du GP, permettra à Montréal, comme jamais, de vibrer au rythme de la F1.

L’équipe du Grand Prix du Canada y met sa touche en aménageant la Place du 50e, qui sera aménagée au square Dorchester, au nord du boulevard René-Lévesque, entre les rues Peel et Metcalfe.

«C’est la première fois que notre organisati­on présente des activités gratuites et accessible­s à tous au centre-ville de Montréal», a souligné M. Dumontier.

L’inaugurati­on officielle aura lieu le mercredi 7juin à 17 h 30, en présence du pilote québécois Lance Stroll et du Français Romain Grosjean.

Le maire de Montréal, à peine à mots couverts, a toujours déploré le manque d’implicatio­n du promoteur à l’extérieur de la piste.

«Je suis content qu’on me parle d’activités promotionn­elles, a renchéri M. Coderre, autres que les quatre jours au Circuit Gilles-Villeneuve. L’idée est d’aller chercher le plein potentiel de l’événement. Il y a des choses qui bougent. Il faut créer un buzz.»

Le maire Coderre se réjouit aussi de la venue des nouveaux propriétai­res de la F1 qui vont donner un second souffle à cet événement.

«Qu’on l’aime ou pas, Bernie Ecclestone a relancé la discipline. Il a créé un empire. Mais ce vent de renouveau va faire du bien à la F1. Les gens de Liberty Media comprennen­t l’importance d’un succès de foule. Ce n’est pas uniquement une question d’argent et de promotion du sport.

«On veut en faire un happening, ça me comble au plus haut point.»

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Denis Coderre et François Dumontier se sont échangé une poignée de main devant le trophée qui sera présenté au vainqueur du Grand Prix du Canada le 11 juin.
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