Poison en infériorité numérique
Mathieu Joseph se démarque par son sens de l’anticipation et sa vitesse
WINDSOR | Attention à Mathieu Joseph en infériorité numérique. Le nom du rapide et dangereux attaquant des Sea Dogs est encerclé au tableau des adversaires quand vient le temps de déployer le jeu de puissance. Il est un véritable poison sur lames. Rapide comme l’éclair, l’ailier peut frapper sans crier gare. Selon plusieurs observateurs, il est considéré comme l’un des meilleurs joueurs de la Ligue canadienne (LCH) à effectif réduit.
«J’ai commencé à jouer en désavantage numérique quand j’ai débuté dans le junior à SaintJean. Avant, je ne jouais pas vraiment dans cette situation, a raconté Joseph, 19 ans, qui a plus jeune écouté son père Frantzi lui inculquer quelques rudiments chez les atomes. J’ai travaillé mon anticipation et ma vitesse.»
Joseph est non seulement efficace à étouffer les menaces dans son territoire, il est aussi capable de se démarquer en attaquant le filet adverse. L’espoir du Lightning a inscrit cinq buts en infériorité numérique lors de la saison 2016-2017 en plus de deux autres lors des séries éliminatoires de la LHJMQ.
Par sa vivacité d’esprit, ses habiletés et son intelligence sur la patinoire, il a aidé les Sea Dogs à afficher l’un des meilleurs taux d’efficacité à court d’un homme à travers le pays, mais surtout à produire 26 buts en pareille occasion, un sommet dans la LCH.
Il s’est aussi fait remarquer sur la deuxième unité d’Équipe Canada junior cet hiver alors que Dominique Ducharme n’hésitait pas à l’envoyer dans la mêlée face aux meilleurs joueurs au monde.
EN POURSUITE DE RONDELLE
«Il est intelligent et il prend sa vitesse en seulement deux coups de patin, a expliqué son entraîneur Danny Flynn. Il est toujours à la poursuite de la rondelle. S’il peut sauter sur une occasion de la voler et se porter à l’attaque, il la saisit aussitôt.
«Pour réussir à avoir les outils nécessaires pour exceller, il faut une combinaison d’un sens du hockey développé, de ténacité et de rapidité. Il possède cette combinaison, a poursuivi l’entraîneur.
«Mathieu est probablement l’un des plus dangereux que j’ai vus dans ma carrière, a-t-il enchaîné. Il anticipe bien les jeux et il est très rapide.»
UN COMPLICE
Joseph a travaillé cet art avec la complicité de Samuel DoveMcFalls. «L’an passé, il était moins connu pour cet aspect, il était en quelque sorte une arme secrète, a plaisanté DoveMcFalls. Il a tellement d’énergie et de rapidité que tous les joueurs de l’autre équipe doivent faire attention à lui. Il prend tout le monde par surprise et il est capable d’exécuter un jeu en un claquement de doigts.»
Le dépisteur du Lightning en sol québécois, Michel Boucher, n’a pas eu à vanter ses mérites très longtemps à ses supérieurs qui l’ont sélectionné au quatrième tour de l’encan 2015. Ils ont vu ses talents offensifs et défensifs. «Sa plus grande qualité en infériorité numérique, c’est qu’il est excellent en échec-arrière. Il suit le porteur de la rondelle, la lui vole et retourne à l’attaque en créant un surnombre, a expliqué le dépisteur. Il amène de l’offensive, mais il n’y a pas que ça d’intéressant dans son jeu.»
À ce tournoi de la Coupe Memorial, l’attaquant de 6 pi 1 po et 172 livres continue son travail même si les Sea Dogs sont tout à coup moins efficaces en infériorité numérique face aux meilleures équipes du pays. Les bonnes performances depuis septembre ne sont pas pour autant reléguées aux oubliettes. En affrontant les meilleurs chez les juniors, il goûte à ce qui l’attend chez les pros.