Le Journal de Montreal

AU BON ENDROIT AU BON MOMENT

P.K.Subban est mieux entouré à Nashville qu’il ne l’était à Montréal

- MARC DE FOY marc.defoy @quebecorme­dia.com

Ses fans sont fous de joie. Ses dénigreurs grincent des dents. P.K. Subban n’est plus qu’à quatre victoires de l’objectif qu’il aurait bien aimé atteindre avec le Canadien. Mais attendons, si vous le voulez bien, avant de proclamer les Predators de Nashville vainqueurs de la transactio­n par laquelle ils ont obtenu P.K. en retour de leur ancien capitaine Shea Weber.

Il y a des facteurs dont il faut tenir compte quand on analyse les tenants et les aboutissan­ts d’une transactio­n majeure.

Au moment de l’échange entre le Tricolore et les Predators l’an dernier, j’avais dit que Subban avait été échangé en raison de sa personnali­té flamboyant­e. Tant ses patrons que ses coéquipier­s le trouvaient égocentriq­ue et dérangeant.

Personne ne l’a crié à haute voix, mais tout le monde savait que Subban était perçu comme un élément discordant par ceux qui l’entouraien­t dans l’équipe.

WEBER N’EST PAS À BLÂMER

Marc Bergevin ne l’a pas troqué contre n’importe quel joueur. Mais j’avais ajouté que l’acquisitio­n de Weber et le retour au jeu de Carey Price ne résoudraie­nt pas tous les problèmes du Tricolore.

Deux jours après la transactio­n-choc, Marc Bergevin a embauché Alexander Radulov. Mais il manquait encore deux attaquants pour assembler deux trios offensifs solides.

Bilan: le Canadien est allé aussi loin qu’il le pouvait dans les séries. Son éliminatio­n au premier tour face aux Rangers n’est pas la faute de Weber comme tel.

Aujourd’hui, Bergevin se retrouve au même point qu’après avoir échangé Subban. Il a la tâche d’aller chercher au moins un, sinon deux bons joueurs de centre, ce qui est très difficile à réaliser.

BELLE ÉQUIPE

Comme quoi les succès d’une équipe ne reposent pas sur les épaules d’un joueur, mais de tous ses effectifs.

Subban a abouti dans ce contexte à Nashville.

C’est vrai qu’il aimait se donner en spectacle à Montréal.

Ça fait partie de son ADN. Subban est un athlète étincelant qui a confiance en ses moyens.

À son retour derrière le banc du Tricolore il y a cinq ans, Michel Therrien l’avait comparé à un pur-sang. Mais mener un cheval de race comporte son lot de difficulté­s.

Therrien n’a pas été en mesure d’y arriver.

C’est là où le Canadien a failli avec lui.

QUE FERA POILE ?

De son côté, Peter Laviolette dit n’avoir aucun problème avec Subban. Mais le défenseur de 28 ans est entouré comme il ne l’a jamais été à Montréal.

Alors que le Canadien misait sur le Big Three avec Serge Savard, Guy La-

pointe et Larry Robinson dans les années 1970, les Predators ont pour leur part le Big Four avec Roman Josi, Ryan Ellis, Mattias Ekholm et P.K. Subban.

Pour plusieurs, il est le quatrième défenseur de l’équipe.

Mais quel directeur général n’aimerait pas être dans les souliers de Dave Poile?

Le D.G des Predators devra d’ailleurs prendre une décision importante en marge du repêchage de l’expansion.

Protégera-t-il huit patineurs, toutes positions confondues, et un gardien, ou bien sept attaquants, trois défenseurs et un gardien?

Transigera-t-il avant la séance de repêchage?

C’est le genre de décision que plusieurs de ses homologues souhaitera­ient avoir à prendre.

Les Predators sont tellement bien nantis en défenseurs depuis quelques années qu’en plus de Weber, ils ont échangé Seth Jones – qu’ils avaient repêché au quatrième rang du repêchage en 2013 –, aux Blue Jackets de Columbus contre les services de Ryan Johansen afin de combler un besoin à la position de centre.

C’est le genre d’échange que l’on peut se permettre quand on dispose de plusieurs de joueurs de qualité.

Poile a procédé à une autre transactio­n du genre lorsqu’il a cédé Patrick Hornqvist aux Penguins de Pittsburgh en retour de James Neal.

vol de grand chemin !

Mais son plus grand coup demeure celui par lequel il a soutiré Filip Forsberg aux Capitals de Washington contre Martin Erat. Un vol de grand chemin! C’est agréable, d’ailleurs, de voir une équipe de Poile en finale de la coupe Stanley.

Le directeur général des Predators est un gentilhomm­e. Il compte 35 années d’expérience à titre de D.G. dans la Ligue nationale, les 15 premières avec les Capitals.

Il dirige les opérations hockey des Predators depuis leur entrée dans la LNH, en 1997.

Ses débuts remontent à 1972, alors qu’il avait été nommé adjoint administra­tif avec les Flames d’Atlanta, à sa sortie de l’Université Northeaste­rn où il fut capitaine, meilleur marqueur des siens et joueur le plus utile à son équipe durant ses deux dernières années. Il mérite bien ce qui lui arrive. Quant à Bergevin, il ne peut revenir en arrière. Ce qui est fait est fait.

Le nom de Subban ne fait plus partie de son vocabulair­e. Il ne tient pas à reparler de cette transactio­n.

Mais il aurait sans doute souhaité que Subban n’ait pas la chance de jouer pour la coupe Stanley un an après qu’il s’en soit départi.

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P.K.Subban a profité de chaque seconde de l’ultime victoire des Predators contre les Ducks, lundi soir.
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