Les taxes déguisées
Avez-vous remarqué qu’on vient chercher de l’argent dans vos poches de façon de plus en plus subtile? on dirait que le gouvernement libéral a atteint la limite des taxes et tarifs qu’il pouvait nous imposer, et qu’il use d’imagination pour trouver des «taxes déguisées», qui servent souvent à donner des subventions, elles aussi, déguisées.
HyDro
Rappelons qu’au cours des huit dernières années, Hydro-Québec a perçu 1,4 milliard $ en trop auprès des consommateurs. Les trois quarts de ce montant – quelque 200 $ par client résidentiel – ont été versés au gouvernement, qui s’en est servi pour combler le déficit budgétaire.
D’ailleurs cette histoire n’est pas terminée. La Coalition avenir Québec (CAQ) a recueilli une pétition de 48 000 noms de Québécois en colère qui demandent le remboursement de cette «taxe déguisée» de 1,4 milliard $ qu’est venu chercher dans vos poches Hydro-Québec, pour le compte du gouvernement.
FonDS vErT
Vous payez en ce moment plus de 4 cents supplémentaires – et bientôt de 10 à 15 cents – pour un litre d’essence à cause du marché du carbone. Cet argent va dans le «Fonds vert». Or, les politiciens se servent de cet argent pour acheter des votes en subventionnant des entreprises et des projets dont les liens avec l’environnement sont souvent douteux.
Le gouvernement Couillard utilise notamment le Fonds vert pour aider (encore!) Bombardier, qui se partagera avec quatre autres entreprises l’argent d’un programme de 40 M$. Le pire, c’est que les émissions polluantes du transport international aérien ne comptent même pas dans l’inventaire de GES du Québec et n’aideront pas le Québec à réduire ses émissions, soulignait récemment le péquiste Sylvain Gaudreault.
Une autre taxe déguisée, cette fois pour donner des subventions déguisées.
lA GESTIon DE l’oFFrE ET lE lAIT
On pourrait aussi ajouter la gestion de l’offre – même si ce n’est pas la seule responsabilité du gouvernement Couillard – dans ce festival de taxes déguisées. Le lobby de l’UPA a réussi à faire dérailler les plans de Maxime Bernier de remporter l’investiture du Parti conservateur et d’abolir la gestion de l’offre. Grâce aux efforts du lobby, ce système où l’on fixe entre autres le prix du lait à un niveau anormalement élevé en limitant la production va perdurer, au bénéfice d’un nombre limité de producteurs et au grand dam des consommateurs.
Les produits sous gestion de l’offre (lait, oeufs et volailles) font grimper les prix dans nos supermarchés. C’est une taxe régressive, qui coûte entre 300 $ et 400 $ par famille annuellement selon les estimations, et qui frappe plus durement les pauvres. Le gouvernement devrait l’inclure dans la colonne des subventions aux entreprises, ou de l’«aménagement du territoire», ce serait déjà plus transparent!
Nos gouvernements dépensent beaucoup d’énergie et de créativité pour nous presser davantage le citron. On aimerait qu’ils en mettent autant pour découvrir des façons de mieux gérer notre argent et moins dépenser…
Les produits sous gestion de l’offre font grimper les prix dans nos supermarchés