« Je veux le combat maintenant »
Après des victoires contre Bute et Pascal, Alvarez veut affronter Stevenson
Eleider Alvarez a livré une excellente prestation contre Jean Pascal samedi soir. Il se dit maintenant prêt à passer aux choses sérieuses: un combat de championnat du monde contre Adonis Stevenson.
«Je veux le combat maintenant. Je l’ai mérité. Ce soir [samedi], j’ai démontré que j’étais un 175 lb de calibre», a souligné avec conviction le Colombien de souche lors de sa conférence de presse d’après-combat.
Depuis sa conquête du titre d’aspirant obligatoire en novembre 2015, la route d’Alvarez a été longue et ardue. Il a dû monter sur le ring à quatre occasions, dont trois fois contre des gauchers.
Plusieurs personnes ont crié à l’injustice en raison des nombreux délais avec lesquels il a dû composer au cours des deux dernières années. Toutefois, c’était le défi que voulait relever son équipe.
Avec des chocs contre Lucian Bute et Pascal, son gérant Stéphane Lépine et son entraîneur Marc Ramsay souhaitaient se donner un levier intéressant en vue de négociations pour un duel contre le champion Adonis Stevenson.
Pour atteindre cet objectif, leur poulain devait gagner en notoriété et en visibilité.
«La boxe est une business de risques, a souligné Ramsay. C’est comme une soupe chaude qu’il faut prendre à petites gorgées.
«Eleider est maintenant plus que prêt à affronter Adonis.»
Du côté du promoteur d’Alvarez, Yvon Michel a déclaré qu’il se mettrait à pied d’oeuvre dès lundi pour l’organisation du duel de championnat Alvarez-Stevenson en automne. Est-ce que cette fois sera la bonne?
«C’est sûr qu’un combat d’unification aurait priorité, mais ça me surprendrait que ça se produise, a admis l’homme d’affaires. Pour le duel entre Adonis et Eleider, ça me surprendrait que je n’arrive pas à m’entendre avec moi-même.»
un ComBAT PrESquE PArFAIT
Samedi, Alvarez a livré l’une de ses meilleures prestations en carrière. Il a réussi à embouteiller Pascal avec un jab digne des ligues majeures.
«J’étais conscient que ce serait un affrontement difficile, car on se connaissait bien, tous les deux, a souligné celui qu’on surnomme Storm. J’ai excellé avec mon jab, mais je savais que j’en avais un bon. J’ai fait un combat intelligent.
«Puis les seuls moments où il m’a touché, ce fut lors de nos échanges musclés en fin de round. Je voulais lui montrer que j’étais un guerrier comme lui.»
SEnTImEnTS PArTAGÉS Pour rAmSAy
Au cours du dernier mois, l’entraîneur Marc Ramsay a tenté de faire abstraction du fait que son poulain se mesurait à un adversaire avec qui il avait eu une relation pèrefils pendant une quinzaine d’années.
Il avait hâte que le duel Alvarez-Pascal se termine.
«Je suis content que ça soit fini, a admis l’homme de boxe. Lorsque la dernière cloche a sonné, j’étais animé par des sentiments partagés.
«J’étais heureux d’avoir fait mon travail et que mon athlète ait remporté la victoire. D’un autre côté, j’étais inquiet pour mon ancien boxeur.»
Quant à l’avenir de Pascal, Ramsay n’a pas voulu s’avancer sur ce que son ancien protégé devrait faire. Il a toutefois dit quelque chose d’intéressant.
«Physiquement, il était plus fort que lors des derniers combats. Je sentais qu’il était prêt, a-t-il précisé. Je l’ai trouvé un peu plus lent et ses réactions semblaient moins vives, mais pas de là à dire qu’il est fini.»