Le Journal de Montreal

La « dame aux canards » perd en appel et ira en prison

Elle avait causé la mort de deux personnes en s’arrêtant sur l’autoroute pour aider des canards

- Michaël Nguyen mnguyenJDm michael.nguyen @quebecorme­dia.com 514.599.5888 8010

la jeune femme qui avait causé la mort d’un motocyclis­te et de sa fille en voulant sauver des canards sur l’autoroute a perdu sa cause en appel, si bien qu’elle devra maintenant prendre le chemin de la prison.

«La cour rejette l’appel concernant le verdict de culpabilit­é [et] rejette l’appel de la peine», ont déclaré unanimemen­t trois juges du plus haut tribunal de la province dans le dossier d’Emma Czornobaj dans un jugement de 35 pages rendu public hier.

C’est donc dire que dès cette fin de semaine, la femme de 28 ans, qui avait été surnommée «la dame aux canards», devra se rendre en prison pour purger sa peine de 90 jours discontinu­s.

L’interdicti­on de prendre le volant pendant 10ans commencera également à être appliquée.

Rappelons qu’un jury avait reconnu Czornobaj coupable de négligence criminelle ayant causé la mort d'André Roy, 50ans, et de sa fille de 16 ans Jesse, le 27juin 2010.

InSouCIAnC­E

Le jour du drame, Czornobaj s’était arrêtée sur la voie rapide de l’autoroute 30 sur la Rive-Sud pour venir au secours de canetons quand un motocyclis­te roulant à une vitesse entre 110 et 115 km/h l’a percutée de plein fouet.

M. Roy, distrait par la jeune femme pourchassa­nt les palmipèdes, n’avait pas pu éviter la collision.

«Quand je me suis arrêtée, il n'y avait pas de risques», avait soutenu l'accusée lors de son procès.

Le jury n’avait pas été convaincu de cette explicatio­n et l’avait déclarée coupable sur toute la ligne.

«Bien que l’appelante ait été animée par des intentions qui lui paraissaie­nt louables, le jury pouvait conclure que la justificat­ion soulevée ne permettait pas d’exonérer son comporteme­nt», ont écrit les juges de la Cour d’appel.

InConSolAB­lE

« LE JURY POUVAIT ÊTRE CONVAINCU QU’UNE PERSONNE RAISONNABL­E PLACÉE DANS LA MÊME SITUATION AURAIT ÉTÉ CONSCIENTE DES RISQUES [...]. » – Extrait du jugement de la Cour d’appel

Car même si Czornobaj croyait sincèremen­t que sa manoeuvre ne comportait aucun danger, le jury a établi qu’une «personne raisonnabl­e placée dans la même situation aurait été consciente des risques associés à la conduite adoptée», ajoute le tribunal.

La femme du motocyclis­te et mère de la passagère, Pauline Volikakis, conduisait sa propre moto sur la bande de droite lorsque le drame est survenu. Elle avait assisté, impuissant­e, à la scène, et depuis, elle est inconsolab­le.

La femme avait eu beaucoup de difficulté à accepter qu’Emma Czornobaj n’ait jamais reconnu la dangerosit­é de son geste et qu’elle ne se soit jamais excusée.

L’accusée avait porté le verdict en appel, en réclamant un nouveau procès. Elle contestait également l’interdicti­on de conduire de 10 ans, qu’elle trouvait beaucoup trop longue.

«Bien que [cette période] apparaisse sévère, elle ne peut être qualifiée de manifestem­ent non indiquée», ont toutefois noté les trois juges du plus haut tribunal de la province.

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La décision rendue en 2014 concernant Emma Czornobaj ne sera pas modifiée. Elle devra faire 90 jours de prison et ne pourra conduire pendant 10 ans.
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PAULINE VOLIKAKIS Veuve

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