Inquiets d’un centre d’injection près de l’école de leurs enfants
Des parents appréhendent l’ouverture imminente d’un site d’injection supervisé à moins de 200 mètres de l’école primaire de leurs enfants.
«Je n’ai pas envie que mon fils revienne un jour de l’école en me disant qu’une de ses amies s’est fait agresser», s’exclame Stéphanie Cohen, mère d’un jeune garçon autiste de 8 ans qui fréquente l’école Marguerite-Bourgeoys, à Montréal.
Dès l’automne prochain, un Centre d’injection supervisé (CIS) où il sera possible de s’injecter légalement de la drogue sous la surveillance d’une infirmière, ouvrira dans les locaux de l’organisme Spectre de rue, situés à un jet de pierre de l’école primaire.
Une situation qui inquiète bon nombre de parents dont les enfants empruntent tous les jours le corridor scolaire qui passe en face des locaux de l’organisme sur la rue Ontario.
Certains parents craignent aussi une augmentation de la criminalité dans le secteur en lien avec l’ouverture du CIS dans les locaux de Spectre de rue.
«Les gens qui vont dans ces centres, ils achètent de la drogue, alors les dealers vont se tenir proches du Centre», s’inquiète Stéphanie Cohen.
«On ne questionne pas l’utilité du projet, mais pourquoi fallait-il qu’ils le fassent là, à 200 mètres d’une école», s’interroge Christelle Perrine, mère de deux enfants qui vont à l’école Marguerite-Bourgeoys.
BESOINS
Le choix de cet emplacement s’est fait en raison de besoins dans le secteur, explique la présidente du Conseil d’administration de Spectre de rue, Catherine Ouimet.
«Des gens se piquent ici, dans la rue, dans les ruelles autour de l’école, ditelle. […] Ils vont consommer de la drogue de toute façon [dans le quartier] alors autant qu’ils le fassent dans un milieu sécuritaire où on peut ramasser les seringues.»
Quelque 135000 seringues sont ramassées chaque année par des intervenants de l’organisme, d’où l’importance du CIS, ajoute Catherine Ouimet.
«Spectre de rue est ici depuis plus de 10 ans et le corridor scolaire a toujours été là, explique le commandant du SPVM responsable du quartier, Simon Durocher. Ce qui me satisfait, moi, dans ce projet, c’est que la seringue reste à l’intérieur.»
«Et s’il y a un vendeur de drogue qui se positionne sur le coin de la rue en pensant qu’il va faire fortune, ben il va se faire arrêter», dit-il.
« Je n’ai pas envie que mon fils revienne de l’école en me disant qu’une de ses amies s’est fait agresser » – Stéphanie Cohen