Son erreur de diagnostic conduit à la mort d’un bébé
Un gynécologue qui n’avait pas reconnu qu’une femme était enceinte de 21 semaines et qui a procédé à une biopsie qui a mené à la mort du bébé est radié trois mois.
«Le Conseil ne peut passer sous silence que la crédibilité du médecin et de la profession est remise en cause par les omissions de l’intimé, et la confiance du public est grandement atteinte», lit-on dans le jugement du Conseil de discipline, rendu public hier.
SANCTIONS « CLÉMENTES »
Médecin depuis 1986, Le Dr Benoit Dansereau avait plaidé coupable aux quatre chefs d’infraction déposés contre lui, en novembre 2016.
Les deux parties avaient recommandé une radiation de trois mois.
Fait plutôt rare, le Conseil a écrit que la période de radiation aurait dû être de six à huit mois, plutôt que trois, et juge «clémentes» les sanctions suggérées. Or, il était tenu de suivre la recommandation.
Les faits remontent au 3 mai 2012, après qu’une dame de 48 ans, dont l’identité est protégée, l’eut consulté à la clinique de Saint-Romuald pour des douleurs au ventre.
L’obstétricien-gynécologue avait noté un «gonflement abdominal», et que les menstruations remontaient à cinq mois, mais n’a pas procédé à un test de grossesse.
En fait, le médecin a conclu à un problème intestinal et a fait une biopsie.
Une semaine plus tard, la patiente s’est présentée en douleur à l’urgence de l’hôpital de Lévis. On lui a appris qu’elle était enceinte de 21 semaines d’un foetus vivant. Or, la biopsie exécutée par le Dr Dansereau avait causé la perte du liquide amniotique. La dame a finalement accouché d’un bébé mort-né.
«Ça fait trois ans que j’ai ça dans la tête, ça m’a causé énormément de stress», avait témoigné le spécialiste devant le Collège.
PERTE DE LIQUIDE
Selon le jugement, le Comité de mortalité périnatale établit «un lien de causalité entre la biopsie de l’endomètre de la patiente et la rupture des membranes qui a amené la perte du liquide amniotique».
Par ailleurs, le Dr Dansereau a aussi plaidé coupable de deux chefs d’infraction dans un autre dossier. Selon le syndic, ce dernier avait un rythme de travail «effréné», et voyait jusqu’à dix patientes à l’heure.
Il s’est d’ailleurs engagé à voir un maximum de six patientes à l’heure.