Premier accrochage à la commission Viens
On ne veut pas parler des présumés abus de policiers
VAL-D’OR | l’avocat qui représente les policiers de la Sq a tenté de faire taire la directrice d’un centre autochtone de vald’or qui a rappelé de long en large hier les allégations d’agression de policiers sur les femmes autochtones.
Lors de son témoignage devant la commission Viens sur les services publics offerts aux Autochtones, la directrice du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or, Edith Cloutier, a insisté sur le courage des femmes qui ont dénoncé à l’émission Enquête en octobre 2015 les agressions dont elles auraient été victimes de policiers.
À la suite de son témoignage, le procureur en chef de la commission, Me Christian Leblanc, lui a demandé des précisions concernant la chronologie des faits à la suite de la diffusion du reportage d’Enquête en 2015, ce à quoi l’avocat des policiers Me David Coderre s’est opposé.
DEUX ENQUÊTES
Selon lui, il y a déjà eu deux enquêtes policières, et le DPCP a jugé qu’il n’y avait pas de preuves démontrant que les policiers de la SQ avaient agressé des femmes autochtones.
«Le but de la commission, ce n’est pas de refaire les enquêtes criminelles qui ont eu lieu envers les agents de la Sûreté du Québec, mais bien de faire la lumière sur les enjeux systémiques menant à de possibles situations de discrimination», a-t-il fait valoir.
Me Leblanc a dû expliquer son intervention. «Ma question était d’établir le contexte chronologique des événements sans rentrer dans les détails, a-t-il dit. Il n’est pas question à cette étapeci ni plus tard d’établir si les gestes ont été commis ou non.»
Le commissaire Jacques Viens a cependant permis à Mme Cloutier de poursuivre son témoignage.
DE L’ARGENT
À la suite du reportage d’Enquête, huit policiers de la SQ de Val-d’Or avaient été suspendus. Aucune accusation n’avait été portée contre eux.
À la suite des allégations des femmes autochtones, Québec a octroyé 6,1M$ au Centre d’amitié autochtone. Hier, les chefs des communautés de Kitcisakik, Adrienne Anishnapéo, et de LacSimon, Adrienne Jérôme, ont mentionné qu’elles auraient également dû recevoir de l’argent pour aider les femmes de leur communauté, mais n’ont rien reçu.
Édith Cloutier, du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or, a surtout voulu rappeler que la commission d’enquête a le pouvoir d’agir dès maintenant. «Il y a le dossier sur l’itinérance autochtone et la judiciarisation à Val-d’Or, a-t-elle souligné. Une étude a été déposée à ce sujet en décembre dernier. La commission peut agir concrètement et immédiatement en mettant en place des recommandations, puisque le décret du gouvernement le permet.