Des pirates informatiques pour l’armée canadienne
Les forces armées veulent entamer leurs propres cyberattaques
oTTAWA | Pour la première fois de son histoire, l’armée canadienne va créer une unité de hackers dans le but de passer à l’offensive dans la nouvelle guerre informatique qui sévit à travers le monde.
Parmi la panoplie d’annonces présentées dans la nouvelle politique de défense nationale dévoilée hier, on y signalait notamment la création de 300 nouveaux postes militaires dans le domaine du renseignement et la cybersécurité.
Or, la douceur des mots employés n’a rien à voir avec la vraie mission de mener la guerre pour l’armée canadienne dans le cyberespace, a indiqué le chef de l’état-major canadien, le général Jonathan Vance.
«En étant uniquement sur la défensive en protégeant tes réseaux et sans jamais avoir de capacité offensive, tu ne gagneras jamais une bataille. Le monde virtuel est devenu un nouveau domaine dans lequel les forces armées canadiennes doivent opérer», a illustré le général Vance.
Celui-ci a refusé de commenter la forme que prendraient des cyberattaques canadiennes. Il a tout de même tenu à préciser que ces outils ne seraient jamais utilisés contre des civils, au Canada ou ailleurs.
«Ce type d’opération est lourdement encadré par des règles d’engagement et par ma direction pour s’assurer que c’est uniquement utilisé contre des forces militaires. Il y a le potentiel d’endommager la population civile en affectant leurs services publics, par exemple. Mais ce n’est pas notre intention», a continué le général.
InvASIon DE lA CrImÉE
D’ailleurs, le général Vance a avoué que c’est l’invasion par la Russie de la Crimée principalement en 2015 qui a poussé les Forces armées canadiennes (FAC) à recommander une augmentation d’effectifs et d’avions-chasseurs pour mieux répondre à la menace expansionniste russe.
La politique dévoilée mardi révélait que le Canada va se doter de 88nouveaux avions, et non pas 65 comme annoncé en 2016.
«L’invasion de la Crimée était un tournant pour nous et pour le monde entier. Le choix d’acheter 65 nouveaux avions a été pris avant l’invasion de la Crimée. Depuis, nous avons réalisé qu’il fallait aussi renforcer nos forces conventionnelles, et un nouveau calcul nous a mené à 88 avions», a détaillé le général.