Le Journal de Montreal

Bar de danseuses fermé 10 jours pour des violences

- Claudia Berthiaume

un client qui se fait braquer une arme au visage, un autre qui reçoit deux balles par erreur, un voisin tabassé à en perdre connaissan­ce: un bar de danseuses de longueuil devra fermer pour dix jours en raison d’une série d’événements violents survenus depuis 2013.

Les adeptes du club qui se targue sur son site web de présenter «les plus belles femmes québécoise­s» devront se trouver un autre endroit pour «régaler leurs yeux» pendant un certain temps.

Le bar Le Vegas a beau posséder un «très bon système de sécurité» et «obtempérer sans retenue» avec la police, il devra fermer pendant dix jours, a statué la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) dans une récente décision.

La suspension découle d’une série d’altercatio­ns, dont certaines d’une grande violence, survenues au bar de danseuses de la Rive-Sud, entre 2013 et 2016.

Plusieurs de ces événements impliquant des clients ont eu lieu à l’extérieur du club, parfois après la fermeture.

ARME BRAQUÉE

En août 2013, un client qui fumait dans l’entrée s’est fait braquer une arme à feu au visage, puis dérober sa chaîne en or.

Sept mois plus tard, un client a reçu deux balles à l’abdomen et à l’épaule.

Ses assaillant­s, des membres de gang d’allégeance rouge, auraient cru à tort qu’il était relié au crime organisé en raison des vêtements qu’il portait.

En mai 2015, quatre clients se sont rués sur le chauffeur d’une danseuse, armés d’un bâton de baseball et d’une hache. Des portiers sont intervenus pour arrêter l’assaut, mais un voisin est sorti de son domicile au même moment pour «exiger de cesser tout ce vacarme». Les belligéran­ts s’en sont alors pris à lui, le laissant inconscien­t.

«Heureuseme­nt pour tous […] malgré la gravité des incidents, aucun décès n’a résulté de ces tristes événements», a souligné la RACJ.

MOTARDS SANS VESTES

Les policiers ont aussi noté la présence de certains membres des Hells Angels et de leur clubécole, les Devil Ghosts.

En audience, les dirigeants de l’établissem­ent ont rétorqué qu’ils ne pouvaient pas «expulser un client sous suspicion que celui-ci serait relié au crime organisé». Un représenta­nt du club de danseuses a toutefois soutenu que Le Vegas était «le seul bar qui a réussi à faire enlever les vestes aux motards».

Ainsi, la suspension aurait pu être beaucoup plus élevée, a noté la Régie. Cependant, la direction du Vegas s’est engagée à ajouter une caméra dans l’entrée du bar pour augmenter la sécurité.

La suspension, qui a débuté hier soir, sera en vigueur jusqu’au 17 juin.

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