Le néonazi Breivik se tourne vers la Cour européenne
OSLO | (AFP) Le néonazi Anders Behring Breivik, auteur d’une tuerie qui a fait 77 morts en 2011, va saisir la Cour européenne des droits de l’homme sur ses conditions de détention après l’échec de ses recours en Norvège.
Brevik se plaint de son isolement en prison, où il est maintenu à l’écart des autres détenus pour des raisons de sécurité. Invoquant la Convention européenne des droits de l’Homme, il accuse l’État norvégien de traitement «inhumain» et «dégradant».
69 MORTS
Mais la Cour suprême, plus haute instance judiciaire du pays scandinave, a éteint hier ses espoirs de voir sa plainte déboucher en Norvège: elle a refusé d’examiner son appel.
«Aucun des éléments de l’appel (...) n’a de perspective de gagner», a-t-elle fait valoir.
Ayant épuisé tous ses recours devant les tribunaux de son pays, le tueur d’extrême droite va saisir la Cour de Strasbourg, a aussitôt indiqué son avocat. «Nous avons toujours été préparés à ce que notre plainte devant les tribunaux norvégiens n’aboutisse pas», a-t-il déclaré.
Breivik, aujourd’hui âgé de 38 ans, purge une peine de 21 ans d’emprisonnement susceptible d’être prolongée indéfiniment.
Le 22 juillet 2011, déguisé en policier, il avait traqué pendant plus d’une heure les participants à un camp d’été de la Jeunesse travailliste, piégés sur l’île d’Utøya, et abattu 69 d’entre eux, pour la plupart des adolescents. Un peu plus tôt, il avait tué huit personnes en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo.
N’ayant jamais exprimé de remords, il avait justifié ses crimes, les plus graves de l’histoire d’après-guerre en Norvège, par le fait que ses victimes embrassaient le multiculturalisme.
CONDITIONS « DOUILLETTES »
En prison, Breivik dispose de trois cellules de plus de 10 m2 chacune, toutes richement équipées. Des conditions «douillettes» dignes d’un «prisonnier VIP», avait souligné le représentant de l’État lors d’un précédent procès.
Le refus de la Cour suprême de lui accorder un nouveau procès a été accueilli avec soulagement en Norvège, pays qui cherche à fermer ce chapitre douloureux.