Le Journal de Montreal

Martine Ouellet doit choisir (2)

- CLAUDE VILLENEUVE Blogueur des Spin Doctors Ex-rédacteur de discours de Pauline Marois claude.villeneuve@quebecorme­dia.com @vclaude

De nombreux observateu­rs, dont l’auteur de ces lignes, se demandaien­t comment Martine Ouellet parviendra­it à concilier les fonctions de membre de l’Assemblée nationale et de chef du Bloc québécois.

On a maintenant la réponse: difficilem­ent.

La sortie de sept des dix députés du Bloc critiquant la gestion autoritair­e de leur chef et ses choix en matière de ressources humaines constituai­t un événement exceptionn­el qui n’a pourtant surpris personne.

À Québec, les gens du Parti québécois ont bien reconnu le fait d’une ancienne collègue avec qui le moindre des désaccords peut tourner au conflit acharné.

MISSION IMPOSSIBLE

Pour n’importe qui, devenir chef d’un parti et asseoir son autorité est un défi important. Le faire avec une formation politique en difficulté est encore plus ardu. Y réussir sans être présent à temps plein, c’est une mission presque impossible.

Maintenant, imaginez-vous affronter une telle situation lorsqu’on est peu doué pour les relations interperso­nnelles et à travers une autorité déléguée à un directeur de cabinet impopulair­e. Il n’y avait que Martine Ouellet pour penser que ça se pouvait.

SITUATION INTENABLE

Au terme d’une réunion houleuse et suivant la nomination d’un directeur de cabinet qui fait l’unanimité, Mme Ouellet est parvenue à rétablir l’ambiance. Jusqu’à la prochaine chicane.

À la fin, la situation demeure intenable. Martine Ouellet ne peut imposer sa micro-gestion à distance. Elle a trop lutté jadis pour son autonomie comme élue pour qu’on la prenne au sérieux dans cette posture.

Maintenant, l’establishm­ent, c’est elle. Elle n’en aura pas l’autorité tant que la direction du Bloc québécois ne sera pas la seule fonction qui mobilise son énergie. Elle n’y arrivera pas si elle continue de faire de son parti une source d’embarras pour les souveraini­stes.

Entre Québec et Ottawa, Martine Ouellet doit choisir. C’était déjà le cas en février. En juin, on en a la démonstrat­ion.

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