Le Journal de Montreal

L’endettemen­t et l’immobilier inquiètent la Banque du Canada

- EMMANUEL MARTINEZ

Le système financier canadien demeure «résilient», même si ses deux principale­s menaces, l’endettemen­t et la surchauffe immobilièr­e à Vancouver et Toronto, se sont aggravées depuis six mois, a affirmé, hier, le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz.

Dans sa Revue du système financier, présentée tous les six mois, M. Poloz a mentionné que la croissance de l’endettemen­t des ménages est due aux prêts hypothécai­res dans ces deux marchés en effervesce­nce. Il a précisé que les déséquilib­res dans le marché du logement ont surtout été accentués depuis décembre par la forte hausse des prix dans la région de Toronto. Ces risques sont toutefois atténués par les conditions macroécono­miques, qui «s’améliorent encore».

Il souligne qu’avec les mesures prises par le fédéral pour resserrer les règles hypothécai­res, la «qualité du crédit s’améliore sur le marché des prêts hypothécai­res assurés», mais que la part des prêts non assurés augmente, et que leur évolution «dénote un risque accru dans certains cas».

DEUX SCÉNARIOS DE CATASTROPH­ES

Dans son rapport, la Banque du Canada a présenté deux scénarios qui pourraient exacerber ces risques et mettre en danger le système financier du pays.

Le premier serait provoqué par une profonde récession venant de l’étranger. Ceci engendrera­it non seulement une baisse prononcée des prix immobilier­s, mais une hausse du chômage nuirait à la capacité des ménages de rembourser leurs dettes. Cependant, la possibilit­é qu’une telle récession se produise est jugée faible par la Banque.

L’autre scénario évoqué est plus probable que le premier, mais ses conséquenc­es seraient moins graves. Il s’agit d’une «correction marquée» du marché immobilier dans les régions de Toronto et Vancouver. Selon la Banque, si cela survenait, il serait peu probable que cela engendre une hausse généralisé­e du chômage ailleurs au pays.

Par ailleurs, les risques liés à la faiblesse prolongée des cours des matières premières, en particulie­r le pétrole, qui étaient jugés faibles en décembre, ont maintenant disparu.

Elle considère aussi qu’une brusque hausse des taux d’intérêt à long terme en raison d’un bond des primes de risque l’étranger ainsi que des tensions venant de Chine ou d’un autre pays émergent constituen­t toujours des risques pour le système financier canadien.

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