L’endettement et l’immobilier inquiètent la Banque du Canada
Le système financier canadien demeure «résilient», même si ses deux principales menaces, l’endettement et la surchauffe immobilière à Vancouver et Toronto, se sont aggravées depuis six mois, a affirmé, hier, le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz.
Dans sa Revue du système financier, présentée tous les six mois, M. Poloz a mentionné que la croissance de l’endettement des ménages est due aux prêts hypothécaires dans ces deux marchés en effervescence. Il a précisé que les déséquilibres dans le marché du logement ont surtout été accentués depuis décembre par la forte hausse des prix dans la région de Toronto. Ces risques sont toutefois atténués par les conditions macroéconomiques, qui «s’améliorent encore».
Il souligne qu’avec les mesures prises par le fédéral pour resserrer les règles hypothécaires, la «qualité du crédit s’améliore sur le marché des prêts hypothécaires assurés», mais que la part des prêts non assurés augmente, et que leur évolution «dénote un risque accru dans certains cas».
DEUX SCÉNARIOS DE CATASTROPHES
Dans son rapport, la Banque du Canada a présenté deux scénarios qui pourraient exacerber ces risques et mettre en danger le système financier du pays.
Le premier serait provoqué par une profonde récession venant de l’étranger. Ceci engendrerait non seulement une baisse prononcée des prix immobiliers, mais une hausse du chômage nuirait à la capacité des ménages de rembourser leurs dettes. Cependant, la possibilité qu’une telle récession se produise est jugée faible par la Banque.
L’autre scénario évoqué est plus probable que le premier, mais ses conséquences seraient moins graves. Il s’agit d’une «correction marquée» du marché immobilier dans les régions de Toronto et Vancouver. Selon la Banque, si cela survenait, il serait peu probable que cela engendre une hausse généralisée du chômage ailleurs au pays.
Par ailleurs, les risques liés à la faiblesse prolongée des cours des matières premières, en particulier le pétrole, qui étaient jugés faibles en décembre, ont maintenant disparu.
Elle considère aussi qu’une brusque hausse des taux d’intérêt à long terme en raison d’un bond des primes de risque l’étranger ainsi que des tensions venant de Chine ou d’un autre pays émergent constituent toujours des risques pour le système financier canadien.