Les centres d’injection font l’affaire des commerçants
Des commerçants se réjouissent de l’ouverture aujourd’hui des premiers centres d’injection supervisés à Montréal et croient que cela diminuera les chances de tomber sur des seringues dans leur quartier.
Les deux premiers CIS de l’est du pays où des toxicomanes pourront s’injecter légalement de la drogue sous supervision ouvrent leurs portes aujourd’hui à Montréal.
Ils sont situés dans les locaux des organismes Dopamine dans le quartier Hochelaga et le Cactus dans le Quartier Latin. Un autre CIS mobile, le premier au pays, est aussi en place et géré par l’organisme l’Anonyme.
«Tout est vraiment bien en place, tout est très bien rodé. On est prêt à ouvrir et c’est un moment qu’on attendait depuis longtemps», a dit Justin Meloche, porte-parole du Centre intégré de santé et de service sociaux du Centre-Sud de Montréal.
Quelque 16 infirmières ont été engagées pour superviser les patients qui viendront s’injecter la drogue qu’ils auront préalablement achetée, et la vente continuera d’être interdite dans les locaux des organismes.
«Pas d’infirmière, pas d’injection», précise Justin Meloche.
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Pour Serge Roch, maître d’hôtel du restaurant Accords Le Bistro situé à deux coins de rue du CIS du centre-ville, il s’agit de la meilleure façon d’aider les toxicomanes du centre-ville.
«C’est vraiment mieux que les gens aient un lieu pour faire ça, plutôt qu’ils se droguent n’importe où», dit-il.
La Direction de la santé publique de Montréal estime qu’il pourrait y avoir de 200 à 300 injections par jour dans l’ensemble des CIS de la métropole.
Leurs mises en place pourraient alors grandement aider à résorber le nombre de seringues qui traînent dans la rue, croit la propriétaire du restaurant Allô! Mon Coco à deux pas du CIS du centre-ville, Vicky Corantola.
«On savait qu’il y avait une faune particulière dans ce secteur lorsque nous nous sommes installés ici, mais les gens intoxiqués sont habituellement respectueux», affirme-t-elle.