La Ville le force à interdire sa terrasse aux handicapés
La construction ne pourrait accueillir de fauteuils roulants si elle respectait es normes
Un propriétaire de bars de Montréal conteste les normes de l’arrondissement Ville-Marie qui le force à rendre son restaurant inaccessible aux gens à mobilité réduite à partir de sa terrasse.
La terrasse du bar Renard, qui est situé sur la rue Saint-Catherine Est, dépasse de quatre pouces la hauteur permise par le règlement de l’arrondissement qui demande d’abaisser la structure ou de la démolir d’ici le 6 juillet.
La réglementation précise que la hauteur d’une terrasse ne devrait pas être supérieure à deux pouces de plus que le trottoir.
« QUOI LE PLUS IMPORTANT ? »
Le copropriétaire du bar, Marc-Antoine Coulombe, soutient que s’il réduit la hauteur de sa terrasse, les personnes en fauteuil roulant qui la fréquentent ne pourront plus se rendre à l’intérieur de l’établissement pour aller au bar ou aux toilettes.
« Qu’est-ce qui est plus important pour nous entre 6 pouces de hauteur et l’accessibilité pour tous, » s’offusque-t-il.
L’arrondissement reproche au commerçant d’avoir construit une rampe d’accès entre la rue et la terrasse trop abrupte pour être conforme aux normes d’accessibilité universelle.
MAL FAIT
« Il est à noter que si le demandeur avait respecté le plan autorisé par l’arrondissement, il aurait respecté les normes d’accessibilité universelle », a aussi expliqué la responsable des communications de l’arrondissement Anik de Repentigny par courriel.
M. Coulombe admet avoir modifié le plan de la terrasse après que celui-ci ait été accepté par la ville, mais seulement lorsqu’il a réalisé que le plan original ne permettait pas aux personnes à mobilité réduite d’accéder au bar et aux toilettes à partir de la terrasse.
La présidente du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), Linda Gauthier, se porte à la défense du bar Renard.
« La ville déroge [de ses règlements] pour des choses bien pires que ça […], ce n’est pas la mer à boire, » soutient Mme Gauthier.
Elle déplore que l’arrondissement préfère nuire à un endroit accessible pour des raisons d’urbanisme, alors qu’il n’y a pas assez d’établissements qui facilitent l’accès aux personnes à mobilité réduite.
INCLUSION SOCIALE
« Ils veulent avoir préséance sur l’inclusion sociale, » résume Mme Gauthier.
En réponse à l’ultimatum de l’arrondissement, le bar a lancé une pétition et organise un événement-bénéfice au profit du RAPLIQ lundi prochain.
« On est absolument contre ça, on veut garder notre terrasse accessible et donc, aux grands maux les grands moyens, » résume M. Coulombe.