Le Journal de Montreal

L’homme abattu par le SPVM devait être expulsé le 1er juillet

Son comporteme­nt agressif dérangeait les autres locataires de l’immeuble

- ANTOINE LACROIX

L’homme en crise abattu mardi soir par des policiers dans un immeuble de Montréal devait être expulsé de son appartemen­t dès ce week-end en raison de ses comporteme­nts erratiques et agressifs.

Pierre Coriolan, 58 ans, avait provoqué le déplacemen­t des pompiers à deux reprises, en septembre 2016, pour des débuts d’incendie, notamment en raison d’un chaudron oublié sur la cuisinière.

De plus, il dérangeait à répétition les autres locataires du HLM de l’avenue Robillard, souligne une récente décision de la Régie du logement ordonnant son expulsion le 1er juillet.

DES PROBLÈMES

« Depuis septembre, on avait beaucoup de problèmes avec lui, dit Claudine Laurin, directrice générale de la Fédération des OSBL d’habitation de Montréal. Disons que sa marmite bouillait depuis septembre, et elle a éclaté. »

Vers 19 h mardi, les policiers ont été appelés concernant un homme qui était en train de tout démolir dans son appartemen­t.

À leur arrivée dans le logement, à l’angle des rues Saint-André et Robillard, les agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont été confrontés à l’individu tenant un tournevis dans chaque main. Il était très agité et ne voulait pas lâcher ses armes.

APPROCHES TENTÉES

Devant l’insuccès du pistolet à impulsion électrique et des balles de caoutchouc, les policiers ont dû utiliser leurs armes à feu. M. Coriolan est décédé à l’hôpital.

« L’intervenan­te en soutien communauta­ire du logement a tenté des approches auprès de l’homme qui tenait des discours étranges et a jugé bon de faire intervenir le service d’urgence psychosoci­ale du CLSC. Il n’y a pas, à sa connaissan­ce, eu de suite à cela », peut-on lire dans la décision de la Régie du logement.

« On peut présumer qu’il n’a pas voulu s’aider. On ne peut pas obliger quelqu’un à moins qu’il représente un danger imminent. Il n’était pas perçu comme ça », indique pour sa part Claudine Laurin.

« Avant septembre, nous n’avions jamais eu de problèmes avec lui. Son état s’est mis à se dégrader », précise-t-elle au sujet de l’homme qui logeait dans le HLM depuis 2008.

UN VOISIN CHANGE DE LOGEMENT

D’ailleurs, devant les comporteme­nts dérangeant­s « continuels et réguliers » du quinquagén­aire, un voisin de l’immeuble à loyer modique du quartier gai avait requis un changement de logement, lit-on dans la décision de la Régie.

M. Coriolan avait ainsi la manie de se mettre à crier soudaineme­nt et sans raison, puis de sortir fréquemmen­t à l’extérieur, même en plein milieu de la nuit.

D’autres locataires ont dit ressentir beaucoup de stress causé par les agissement­s de M. Coriolan et se sentaient même intimidés, selon la décision.

Pierre Coriolan possédait un long casier judiciaire, essentiell­ement pour des infraction­s liées aux stupéfiant­s et de petits crimes comme des vols à l’étalage. Sa dernière condamnati­on remonte cependant à plus d’une douzaine d’années.

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PHOTO AGENCE QMI, ERIK PETERS Vers 19 h mardi, les policiers ont été appelés concernant un homme qui était en train de tout démolir dans son appartemen­t.

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