Le Journal de Montreal

Les policiers ont tenté de raisonner l’homme en crise

- ANTOINE LACROIX

Les policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) auraient tout tenté pour maîtriser Pierre Coriolan avant d’être contraints d’ouvrir le feu, selon un homme qui a assisté à la scène.

Apparemmen­t dans un état second, l’homme de 58 ans semblait insensible aux armes alternativ­es des agents, a relaté un locataire du HLM de la rue Robillard, qui a requis l’anonymat par crainte de représaill­es.

Selon lui, le pistolet à impulsion électrique et les balles de caoutchouc des policiers n’ont pas ébranlé Pierre Coriolan.

Même atteint de quelques projectile­s, ce dernier continuait de se montrer agressif, a-t-il rapporté.

« Les policiers essayaient de le raisonner, mais il était hors de contrôle. Il n’écoutait pas lorsqu’ils lui disaient de lâcher ses armes et il était menaçant, a raconté le témoin. Même à terre, il ne voulait pas lâcher son arme et bougeait encore. On voyait qu’il voulait piquer les policiers. Ils ont bien agi dans les circonstan­ces. »

« BLOC À PROBLÈMES »

Selon plusieurs locataires qui l’ont côtoyé ces dernières années, M. Coriolan souffrait de problèmes de santé mentale.

« Il ne parlait à personne, il était très renfermé. La nuit, il était bruyant et lâchait des cris tellement forts, sans raison. Je suis persuadé qu’il a fait une psychose », soutient Alain Beaulieu, qui souligne habiter l’endroit depuis 22 ans.

Selon les locataires avec qui Le Journal a pu s’entretenir, le logement de l’avenue Robillard est « un vrai bloc à problèmes ».

« Depuis tout le temps que j’habite ici, je ne suis même plus surpris que ça se soit produit hier. Il y a des problèmes de consommati­on de drogues fortes, il y a tellement d’overdoses qu’on ne les compte plus », a déploré M. Beaulieu.

De nombreux vendeurs de drogue se trouveraie­nt dans le secteur.

LE BEI ENQUÊTE

Puisque des policiers ont été impliqués, le Bureau des enquêtes indépendan­tes (BEI) a été chargé de faire la lumière sur ce triste événement.

Douze enquêteurs du BEI, assistés de deux technicien­s en identité judiciaire de la Sûreté du Québec, ont fouillé la scène et recueilli des éléments de preuve pendant de longues heures.

Il s’agit par ailleurs de la 50e enquête indépendan­te lancée par le BEI, qui fêtait sa première année d’existence mardi.

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