Le Journal de Montreal

Mark Lafleur écope de deux ans de prison

Il a menacé sa conjointe avant de la battre et la séquestrer l’automne dernier sur la Rive-Nord de Montréal

- MICHAËL NGUYEN — Avec la collaborat­ion de Christian Plouffe

Le fils du légendaire hockeyeur Guy Lafleur a écopé hier de deux années de pénitencie­r pour avoir battu, séquestré et menacé son amie de coeur.

« Il y avait souvent du chamaillag­e, de la chicane… oui, c’est vrai, je l’ai poussée », a admis Mark Lafleur, juste avant d’être condamné au palais de justice de Saint-Jérôme.

Lafleur, 32 ans, venait de plaider coupable à quatre accusation­s reliées à une affaire de violence conjugale remontant à l’automne dernier. À l’époque, a-t-il été expliqué à la cour, il consommait énormément de GHB avec sa petite amie rencontrée dans un bar de Repentigny.

Un jour, en allant au dépanneur, une dispute a éclaté entre les deux et c’est là que Lafleur l’a enfermée dans la voiture, d’où la séquestrat­ion. Il l’a également menacée de « trouver une fille plus grosse qu’elle » pour la battre.

HONTE

Après avoir hésité, la femme a finalement porté plainte à la police. Et quand Lafleur a été arrêté, les policiers ont trouvé sur lui 15,2 g de cannabis.

Selon son avocate, Mia Manocchio, Lafleur est serein à l’idée de purger une peine dans un pénitencie­r fédéral.

« Il a honte de ce qu’il a fait, il se sent honteux face à ses parents, mais aussi face à la Couronne et au juge qui l’avait sermonné dans une autre affaire en 2015, a-t-elle expliqué au Journal. Il avait promis qu’il se reprendrai­t en main. »

C’est lui-même qui a demandé d’être envoyé dans un pénitencie­r fédéral plutôt qu’une prison provincial­e, tellement il avait honte de ses gestes. En décembre 2015, un juge l’avait condamné à un an d’incarcérat­ion en le prévenant que la prochaine fois, la sentence serait bien plus élevée.

SOUTIEN DE LA FAMILLE

Lafleur pourra toutefois compter sur le soutien de sa famille qui, malgré ses déboires judiciaire­s dans les dernières années, ne l’a jamais abandonné.

« Vous avez une sérieuse chance de vous réhabilite­r », a d’ailleurs noté le juge Jean Roy hier.

Mais pour pouvoir s’en sortir, Lafleur devra se pencher sur sa consommati­on de drogue. Car quand il est à jeun, il ne semble pas être en proie à des épisodes de violence.

« C’est très désolant, c’est très difficile de s’en sortir, vous êtes à la croisée des chemins », a commenté le juge. Son avocate affirme d’ailleurs que c’est à lui seul de faire des efforts pour s’en sortir. « Ça va être le défi de sa vie », a-t-elle dit. Me Manocchio en a d’ailleurs profité pour rappeler que le cas de son client est loin d’être unique. À travers la province, elle voit de nombreux cas de dossier où la drogue semble être le déclencheu­r de comporteme­nts criminels.

« On parle beaucoup de Mark, mais c’est une problémati­que tellement présente dans les palais de justice, explique-t-elle. La drogue est un fléau. Il faudrait se pencher là-dessus. »

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PHOTO D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER Mark Lafleur a été condamné à plusieurs reprises dans les dernières années, mais c’est la première fois qu’il écope d’une peine à purger dans un pénitencie­r fédéral.
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MIA MANOCCHIO Avocate

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