Au moins 14 ans de taule pour un meurtrier jaloux
Il a abattu son ex-conjointe au fusil à pompe avant de poignarder son rival
Un Montréalais jaloux qui a tué son ex-conjointe au fusil à pompe, pour ensuite poignarder à mort le nouvel ami de coeur de celle-ci, devra purger au moins 14 ans au pénitencier avant d’espérer être libéré.
« Les chances de réhabilitation sont peu réjouissantes », a déploré le juge Michel Pennou hier juste avant de condamner Altamond Jr Little.
Little, 46 ans, avait sauvagement tué Marjorie Dammier et Maxime Berthiaume Calado le 8 octobre 2013 dans l’arrondissement de LaSalle, à Montréal. Le meurtrier digérait mal la rupture avec son ex-conjointe et ne supportait pas que Mme Dammier se soit mise en couple avec un autre homme.
PEINE
Le soir du drame, il s’est présenté chez son ex-copine et une dispute a éclaté.
« C’est ma femme, je peux faire ce que je veux avec elle », avait crié Little avant de prendre un fusil tronçonné et d’abattre la dame d’un coup à la tête.
M. Berthiaume Calado a tenté d’intervenir, mais cela lui a valu d’être tué à coups de couteau. Little a pris la fuite, mais il a été arrêté quelques jours plus tard, avec des effets personnels encore tachés du sang de son ex-conjointe.
PAS DE LÉGITIME DÉFENSE
Lors du procès, le criminel avait tenté de s’en sortir en plaidant la légitime défense.
Selon sa version, c’est M. Berthiaume Calado qui aurait sorti le fusil tronçonné et qui aurait tiré sur la femme sans le vouloir.
Little avait expliqué que, craignant pour sa vie, il s’était défendu en poignardant sa victime.
Le jury a toutefois balayé du revers de la main cette théorie et l’a déclaré coupable du meurtre au deuxième degré de l’homme et de l’homicide involontaire de la femme.
VIOLENCE CONJUGALE
« [Les proches] de M. Berthiaume Calado ont décrit la peine, mais aussi la colère d’avoir perdu un être aimé à un si jeune âge », a noté le magistrat.
La mère de Little, de son côté, avait demandé la clémence du tribunal. Mais pour le juge, il fallait dénoncer ces homicides, d’autant plus qu’ils s’inscrivaient dans un contexte de violence conjugale. Dans les dernières années, Little avait été condamné trois fois pour des crimes contre Mme Dammier.
PRISON À VIE
Étant donné qu’il s’agissait d’un meurtre, Little allait automatiquement écoper de la prison à vie.
Restait toutefois à déterminer le nombre d’années qu’il devrait purger avant de pouvoir demander une libération conditionnelle.
Me Marie-Claude Bourassa, de la Couronne, suggérait une période de 17 ans, tandis que Me Peter Georges-Louis proposait 12 ans. Le juge a ainsi coupé la poire en deux.
Pour l’homicide involontaire de Mme Dammier, le magistrat a imposé à Little une peine de 12 ans qui sera purgée en même temps que la peine pour meurtre.
Compte tenu de la détention préventive, Little pourrait tenter d’obtenir une première libération conditionnelle dans un peu plus de 10 ans.
Il restera toutefois sous le joug des services correctionnels pour le reste de sa vie.