Le Journal de Montreal

Des organismes veulent un contrôle du coût des loyers

- ANTOINE LACROIX

Près de 270 000 ménages québécois vivent dans des logements trop chers, trop petits ou insalubres, selon deux regroupeme­nts nationaux de défense des droits des locataires.

« Les locataires n’ont pas de solutions de rechange. Les prix des loyers sont tellement élevés qu’ils doivent faire des choix déchirants, comme couper dans l’épicerie ou ne pas payer l’électricit­é pour arriver à payer leur loyer », déplore Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagem­ent urbain (FRAPRU).

Selon des calculs effectués à partir de ses chiffres, Statistiqu­e Canada affirme que 81 280 ménages locataires doivent utiliser 100 % de leur revenu rien que pour se loger.

REGISTRE PUBLIC DES BAUX

Cette situation pourrait être bien moins grave s’il y avait un contrôle du coût des loyers, fait valoir le Regroupeme­nt des comités logement et associatio­ns de locataires du Québec (RCLALQ).

« Par exemple, un registre des baux qui serait public permettrai­t aux gens de bien mieux magasiner leur appartemen­t et de remarquer lorsqu’il y a une hausse abusive de la part du propriétai­re. Souvent, les hausses ne sont pas justifiabl­es et ce sont les propriétai­res qui en profitent au détriment des droits des locataires. Il faut imposer des limites », lance Maxime Roy-Allard, porte-parole de RCLALQ.

PLUS DE LOGEMENTS SOCIAUX

Les deux regroupeme­nts lancent un appel au ministre Martin Coiteux pour développer une stratégie sur le logement.

Le responsabl­e de l’habitation doit présenter sa révision du programme AccèsLogis. Les deux groupes espèrent voir apparaître 50 000 nouveaux logements sociaux d’ici cinq ans.

« On considère que c’est réaliste. Avec davantage de logements sociaux, on viendrait aider directemen­t toutes ses familles à la recherche d’un logement abordable. La norme serait qu’un ménage accorde 30 % de ses revenus pour son loyer », souligne Mme Laflamme.

Selon elle, les constructi­ons ne représente­nt pas les besoins des familles, qui auraient besoin de loyers spacieux.

« Tout est désormais une question de profit », peste M. Roy-Allard.

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VÉRONIQUE LAFLAMME Porte-parole FRAPPRU

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