Des organismes veulent un contrôle du coût des loyers
Près de 270 000 ménages québécois vivent dans des logements trop chers, trop petits ou insalubres, selon deux regroupements nationaux de défense des droits des locataires.
« Les locataires n’ont pas de solutions de rechange. Les prix des loyers sont tellement élevés qu’ils doivent faire des choix déchirants, comme couper dans l’épicerie ou ne pas payer l’électricité pour arriver à payer leur loyer », déplore Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).
Selon des calculs effectués à partir de ses chiffres, Statistique Canada affirme que 81 280 ménages locataires doivent utiliser 100 % de leur revenu rien que pour se loger.
REGISTRE PUBLIC DES BAUX
Cette situation pourrait être bien moins grave s’il y avait un contrôle du coût des loyers, fait valoir le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).
« Par exemple, un registre des baux qui serait public permettrait aux gens de bien mieux magasiner leur appartement et de remarquer lorsqu’il y a une hausse abusive de la part du propriétaire. Souvent, les hausses ne sont pas justifiables et ce sont les propriétaires qui en profitent au détriment des droits des locataires. Il faut imposer des limites », lance Maxime Roy-Allard, porte-parole de RCLALQ.
PLUS DE LOGEMENTS SOCIAUX
Les deux regroupements lancent un appel au ministre Martin Coiteux pour développer une stratégie sur le logement.
Le responsable de l’habitation doit présenter sa révision du programme AccèsLogis. Les deux groupes espèrent voir apparaître 50 000 nouveaux logements sociaux d’ici cinq ans.
« On considère que c’est réaliste. Avec davantage de logements sociaux, on viendrait aider directement toutes ses familles à la recherche d’un logement abordable. La norme serait qu’un ménage accorde 30 % de ses revenus pour son loyer », souligne Mme Laflamme.
Selon elle, les constructions ne représentent pas les besoins des familles, qui auraient besoin de loyers spacieux.
« Tout est désormais une question de profit », peste M. Roy-Allard.