Le Journal de Montreal

Il a planifié ses funéraille­s écologique­s

Son corps a été dissous dans l’eau et ses cendres ont été placées dans une urne biodégrada­ble

- MAGALIE LAPOINTE

GRANBY | Avant de mourir, François Roy a tout planifié pour que sa mort ne nuise pas à l’environnem­ent. Son corps a été dissous dans l’eau, utilisant ainsi 10 fois moins d’énergie, ses cendres sont allées dans des ballons et une urne biodégrada­bles, alors que ses restes feront pousser un arbre.

François Roy est décédé le 19 avril à l’âge de 60 ans après avoir combattu le cancer du thymus (glande située derrière le sternum entre les poumons) pendant près de cinq ans.

Dès 2015, lorsqu’il a su que son cancer était incurable, cet installate­ur d’équipement­s agricoles de métier a commencé à tout prévoir pour que sa mort n’affecte pas l’avenir de ceux qui lui ont survécu.

DANS L’EAU

Dès son décès, son corps a été dissous dans l’eau par l’aquamation, une technique beaucoup moins énergivore que la traditionn­elle incinérati­on par le feu.

Le corps est déposé dans un appareil qui se remplit d’eau à laquelle une solution alcaline est ajoutée. L’eau est ensuite chauffée pendant une douzaine d’heures. À la fin du processus, il ne reste que les cendres du défunt.

Par la suite, celles-ci ont été placées dans une urne biodégrada­ble à 100 % composée de fibre de noix de coco, de tourbe compactée et de cellulose.

Elle a été mise en terre le 16 juin. On estime qu’elle sera entièremen­t biodégradé­e à la mi-juillet. Les cendres de M. Roy seront alors mélangées avec la terre du cimetière dans lequel on a planté un chêne. La veuve de M. Roy, Ginette Langevin, aime penser que son mari revivra dans cet arbre.

« Il voulait un chêne. Un chêne c’est fort, c’est un arbre solide. Je trouve ça tellement beau, cet arbre sera toujours là. On va le voir grandir. Ce n’est pas une pierre tombale sèche. C’est plus vivant, ça amène la vie », a dit émotivemen­t Mme Langevin.

Depuis sa mise en terre, le 16 juin dernier, elle est allée voir le chêne chaque semaine et elle continuera à le regarder grandir.

DES CENDRES VERS LE CIEL

Après les funéraille­s, des ballons ont été lancés dans le ciel. Chacun de ceux-ci contenait un peu de cendres du défunt. Les ballons biodégrada­bles se poseront et les cendres de M. Roy seront alors un peu partout dans la nature.

« Il tenait à ce que ses cendres s’envolent dans l’univers. François disait que lorsqu’on meurt on retourne soit dans le ciel, soit dans le sol », a dit la femme de M. Roy.

Avec l’envolée de ballons et la mise en terre du chêne, ses cendres sont et dans le ciel et dans la terre. « Je trouve ça tellement important de respecter les choix des défunts. François a montré tellement d’amour pour sa famille, ses amis et je sais que jamais personne ne l’oubliera », a dit la femme qui a aimé son mari pendant 42 ans.

« IL VOULAIT UN CHÊNE. UN CHÊNE C’EST FORT, C’EST UN ARBRE SOLIDE. JE TROUVE ÇA TELLEMENT BEAU, CET ARBRE SERA TOUJOURS LÀ. ON VA LE VOIR GRANDIR. CE N’EST PAS UNE PIERRE TOMBALE SÈCHE. C’EST PLUS VIVANT, ÇA AMÈNE LA VIE. » – Ginette Langevin

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PHOTO COURTOISIE L’urne a été mise en terre le 16 juin et elle sera complèteme­nt biodégradé­e à la mi-juillet. Le chêne a été planté directemen­t par-dessus l’endroit où reposent les restes de François Roy. Les cendres ont été mélangées avec la terre du cimetière.
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FRANÇOIS ROY Décédé

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