Le Journal de Montreal

Une uniformisa­tion des taxes scolaires exigée

Les disparités sont très prononcées en Outaouais

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT

L’écart entre les taux de taxation des commission­s scolaires francophon­es et anglophone­s continue de se creuser en Outaouais, au grand désespoir des parents dont l’enfant fréquente une école francophon­e.

« Je paie environ 900 $ en taxes scolaires, alors que je serais aux alentours de 300 $ si mon enfant allait à une école de la commission scolaire anglophone. C’est frustrant », déplore Nathalie Dorais-Pagé, présidente du comité de parents de la Commission scolaire des Draveurs (CSD).

Au Québec, tout propriétai­re foncier qui n’a pas d’enfant sur les bancs d’école peut choisir de verser ses taxes à la commission scolaire francophon­e ou anglophone de son territoire.

ANGLOPHONE­S ET FRANCOPHON­ES

Plus de 20 000 contribuab­les de l’Outaouais ont ainsi délaissé l’une des quatre commission­s scolaires francophon­es de la région au cours des deux dernières années pour migrer vers la Commission scolaire Western Québec (CSWQ), où le taux de taxation vient de chuter de près de 24 %.

« On ne fait que suivre les normes établies par le ministère de l’Éducation », se défend le président de la CSWQ, James Shea.

Les parents dont l’enfant fréquente une école francophon­e écopent de la facture. Ils verront en effet leur compte de taxes subir une hausse allant de 4,8 % à 9 % cette année, en fonction de la commission scolaire. « Je ne veux pas que les gens aient la perception que c’est un combat linguistiq­ue entre les anglophone­s et les francophon­es, précise toutefois Éric Antoine, président de la Commission scolaire au Coeur-des-Vallées (CSCV). Le problème existe parce que la loi est archaïque. »

PÉTITION

Une pétition réclamant l’uniformisa­tion des taxes scolaires dans l’ensemble de la province, qui a recueilli plus de 3600 signatures, sera déposée aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Les commission­s scolaires francophon­es de l’Outaouais espèrent que le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, agira dans ce dossier.

« Sinon, le fossé va continuer de s’agrandir », note Éric Antoine.

Nathalie Dorais-Pagé explique que le problème touche aussi d’autres régions du Québec, comme les Laurentide­s, où ce sont plutôt les commission­s scolaires anglophone­s qui sont désavantag­ées. « Pourtant, sur l’île de Montréal, il y a un taux de taxation unique, souligne-t-elle. Pourquoi ne pas l’étendre à tout le Québec ? »

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JAMES SHEA Président de la CSWQ

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