J’aime le Canada
Ben oui. J’aime le Canada. Suisje carrément fou ? Je ne le crois pas. Bon, je suis peut-être un tantinet masochiste en écrivant ça, étant conscient de la déferlante de commentaires haineux et d’épithètes honteuses qui me sera destinée par des souverainistes frustrés dont l’ultime fantasme n’a pas été assouvi. Et qui ne le sera probablement jamais, ce qui vient assurément décupler ce sentiment de colère.
Alors, est-ce un crime d’aimer son pays ? Non ! Pas plus que de vouloir en créer un autre, soit dit en passant.
DOUBLE DISCOURS
Le discours et les écrits de bon nombre d’observateurs, de chroniqueurs, de politiciens et de militants me laissent pantois. À commencer par ce reproche effectué tout au long de la dernière année au gouvernement fédéral selon lequel il s’emploierait à exercer une forme de propagande.
Pourtant, toujours selon ces mêmes gens, quand les artistes québécois et la kyrielle de porte-étendard indépendantistes nous parlent de la fierté québécoise, de leur projet de pays et de l’importance de la culture d’ici, il s’agit de discours patriotiques. Mais quand le Canada souligne sobrement son 150e anniversaire, il s’agirait de propagande ? Arrêtez un peu ! Il aurait fallu, pour plaire à ces détracteurs, que les célébrations soient essentiellement une immense séance d’autoflagellation. Comme si, lors de votre fête, vous deviez impérativement énumérer vos mauvais coups et dire pourquoi vous êtes une terrible personne. Un nonsens.
Vous êtes aveuglés par votre détestation de l’autre. Une sorte de haine viscérale qui met uniquement en exergue les aspects moins glorieux du pays que vous méprisez tant. Quitte à déformer la réalité. Par exemple, sous le regard de ces gens, le Canadien anglais moyen se lèverait chaque matin en souhaitant du mal au peuple québécois. Il serait obsédé par l’éradication du français et chercherait constamment à nous humilier. Du pur délire.
On me dira assurément que je ne connais pas mon histoire, de la bataille des Plaines d’Abraham jusqu’au rapatriement de la Constitution de 1982, en passant par de Lorimier et les patriotes.
PARFAITEMENT IMPARFAIT
Bien évidemment, nul ne pourrait prétendre que ce beau grand pays est parfait. Loin de là. Des fautes monumentales ont été commises au cours de son histoire. Des gestes répréhensibles ont été posés. En fait, le Canada est parfait dans son imperfection et il est parfaitement perfectible. Contrairement à certains et comme beaucoup, je suis persuadé que la fierté d’être Québécois peut se conjuguer avec celle d’être Canadien. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille baisser la garde. Certes, nous devons nous souvenir des erreurs du passé. Demeurer lucides et vigilants, tout en reconnaissant que l’avenir du Québec au sein de la fédération canadienne n’est pas un mauvais projet de société.
Évoluer en tant que peuple québécois au sein d’un grand pays comme le Canada, respecté dans le monde entier ? Ben oui, j’aime ça.