Les avions d’Hydro seraient cédés à une nouvelle compagnie aérienne
Une ligne aérienne régionale à rabais pourrait voir le jour dès septembre
Le gouvernement Couillard songe à céder les avions d’Hydro-Québec à une nouvelle compagnie aérienne qui pourrait être lancée dès septembre, offrir des prix qui défient toute concurrence… et violer les accords commerciaux avec les autres provinces et l’Europe, a appris Le Journal.
« Projet Lindberg. » C’est le nom de code de la nouvelle entreprise que souhaite mettre sur pied le promoteur Serge Larivière, le propriétaire de l’aéroport international de Mont-Tremblant, qui n’a toutefois jamais dirigé de société aérienne.
Son but : créer une nouvelle compagnie québécoise de transport aérien régional à faible coût entre Montréal, Québec et diverses destinations, de Rouyn-Noranda à Bagotville en passant par Wabush, Gaspé et Mont-Joli.
Le prix du billet serait de 50 % à 78 % moins cher que ce qu’offrent actuellement ses concurrents, selon la gamme de prix obtenue par Le Journal.
Québec devrait par contre injecter 45 millions $ dans le projet pour assurer sa viabilité, soit 25 M$ pour le démarrage et 20 M$ pour la mise en place d’infrastructures. Des investissements totaux de 110 M$ seraient nécessaires pour lancer la compagnie.
« SÉRIEUX INCONFORT »
Le projet suscite toutefois un « sérieux inconfort » au sein du gouvernement et d’Hydro-Québec, même si le ministère de l’Économie et sa ministre, Dominique Anglade, appuient « complètement » ce projet.
C’est que le plan d’affaires de M. Larivière nécessite qu’il mette la main sur les trois avions d’Hydro-Québec, que la société d’État emploie pour le transport de travailleurs vers la Baie-James et La Romaine. En échange, il s’offre de transporter ces employés pour les 10 prochaines années.
L’entente serait conclue sans appel d’offres, ce qui « contrevient aux accords commerciaux » et pourrait prêter flanc à des accusations de favoritisme. On s’inquiète également des relations avec les Inuits et les Cris en raison des territoires desservis et d’impacts sur des contrats existant depuis des années avec Air Inuit, notamment.
POURSUITES ?
Dans tous les cas, cette entente exposerait Hydro-Québec et le gouvernement à des poursuites.
Le projet présente d’importants risques, tant pour Hydro-Québec que pour le gouvernement, ajoute-t-on en coulisse, malgré l’enthousiasme de la ministre de l’Économie.
Le gouvernement a même songé à avancer son Sommet sur le transport aérien régional, prévu à l’origine à l’hiver 2018, pour que celui-ci coïncide avec le lancement de la compagnie à l’automne 2017.
L’annonce « surprise » serait « l’un des moments forts » du Sommet.