Bon baseball au programme
Depuis quatre ans, vous remplissez le Stade olympique au début d’avril pour démontrer au baseball majeur que vous méritez une deuxième chance d’avoir une équipe à Montréal. Le baseball regagne en popularité chez les jeunes. Les inscriptions sont à la hausse.
La Fédération de baseball du Québec et les villes travaillent main dans la main pour redonner au baseball ses lettres de noblesse.
C’est la façon de faire dans tous les sports. Pour populariser une discipline sportive, il faut commencer par la base. L’Impact effectue un travail colossal pour le développement du soccer.
ÇA VAUT LE DÉTOUR
Revenons au baseball. Le mois de juillet donnera lieu à du bon baseball au Québec. En commençant par les Cardinals de LaSalle, ce soir au parc Éloi-Viau de cette municipalité, les 15 équipes de la Ligue junior élite du Québec se mesureront tour à tour à la formation nationale junior de Cuba.
Voilà une belle occasion pour les amateurs québécois de montrer leur amour pour le baseball et leur appui aux joueurs de chez nous.
Comme vous le savez probablement, la réputation des Cubains n’est plus à faire dans le baseball. Le pays revendique 25 titres mondiaux depuis la création des championnats du monde, qui remonte à 1938.
Cuba totalise aussi onze médailles d’or à la Coupe du monde de baseball junior.
Plusieurs joueurs ont fait faux bond au régime communiste du pays pour réaliser leur rêve de faire carrière dans les ligues majeures. Les mieux connus en ce moment ont pour noms Yasiel Puig des Dodgers de Los Angeles, Yoenis Céspedes des Mets de New York, Aroldis Chapman des Yankees de New York et José Abreu des White Sox de Chicago.
DÉJÀ JUNIOR À 15 ANS
Il y a probablement des vedettes en devenir au sein de la jeune équipe qui a débarqué à Montréal vendredi dernier. Leur âge varie, imaginez, de 15 à 18 ans. Ils joueront contre des joueurs qui ont entre 20 et 22 ans.
Michel Laplante, président des Capitales de Québec de la Ligue Can Am, entretient d’excellentes relations avec les hautes instances du baseball cubain. Il a obtenu l’autorisation d’embaucher des joueurs pour son équipe au fil des années. Il a participé aux négociations pour la venue de la formation nationale junior au Québec.
À l’annonce de la nouvelle, en mai, les joueurs québécois ont été avisés qu’ils auraient intérêt à se présenter bien préparés. Laplante avait atténué les choses un peu.
« Certains disent qu’on va manger une volée, mais les deux ou trois ans de plus de nos joueurs sont énormes en connaissances du jeu, avait-il dit.
« Les Cubains ont beaucoup de potentiel. Ils courent vite, ils lancent fort, mais ils sont jeunes. Je suis impressionné par le baseball junior québécois. Aussi, j’estime que les matchs seront très serrés. Je m’attends à ce que la série se termine par une marque de 8-7 ou de 9-6 et non à quelque chose comme 10-5 ou 11-4. »
Mais il n’avait pas dit en faveur de qui.
LE TALENT NE MANQUE PAS
Le temps nous le dira, mais les Cubains ne sont pas piqués des vers. Ce sont des joueurs talentueux et disciplinés que l’on a vus sur le losange du complexe sportif Claude-Robillard, hier matin.
Rodger Brulotte, qui s’y connaît en matière de recrutement pour avoir fait ce travail avec les Expos, a répertorié sept joueurs qui seraient choisis à coup sûr par des organisations du baseball s’ils étaient disponibles au repêchage. Il a été impressionné par l’entraînement du champ intérieur.
À 15 ans, Victor Mesa fils, qui évolue comme voltigeur et joueur de premier but, espère jouer dans les majeurs un jour.
Son père, qui a joué plusieurs années avec la formation nationale et qui fait figure de héros national à Cuba, a préféré rester au pays plutôt que de s’exiler en Amérique et de s’isoler de sa famille. Mais le jour n’est peut-être plus loin où les Cubains n’auront plus à faire défection pour se produire dans les majeurs.